Maxime Hardy échevin: les gagnants, les perdants

Une succession rondement menée au collège communal de Charleroi: Maxime Hardy devient échevin en remplacement de Thomas Parmentier.

Didier Albin
 Maxime Hardy était député wallon, il sacrifie près de 2 500 € par mois pour devenir échevin.
Maxime Hardy était député wallon, il sacrifie près de 2 500 € par mois pour devenir échevin. ©ÉdA – 60637214267 

Vous vous souvenez du sketch des inconnus, "vous m’avez dit de dire Hardy ?" À peu de chose près, c’est ce qui s’est passé lors de la réunion du groupe communal du PS de Charleroi, mardi soir. Magnette n’a pas laissé traîner les choses. Il fallait trancher vite et dans le vif: il l’a fait. Ainsi, moins de 24 h après la désignation de Thomas Parmentier comme secrétaire fédéral du PS de l’arrondissement, son successeur au collège a été choisi. Sans réelle surprise, le bourgmestre a défendu la candidature de Maxime Hardy, un député wallon dont la qualité du travail parlementaire est saluée à tous les étages du parti. Mais on sait que la valeur ajoutée intellectuelle n’est pas toujours valorisée en politique, en tout cas lors d’une élection: un poste d’échevin lui donne l’opportunité – l’aubaine même – de se faire connaître et reconnaître. Il dispose du même temps pour mettre en œuvre tout ce que Thomas Parmentier n’a pas eu l’envie, la volonté ou l’énergie de réussir.

Maxime Hardy reprend l’intégralité de ses compétences, c’est-à-dire le Tourisme, les Finances, la Petite Enfance et le Patrimoine. Le bourgmestre l’a souligné: cela représente pour lui un sacrifice financier, l’écart salarial étant de près de 2 500 euros par mois. Sans parler de l’indemnité de sortie parlementaire à laquelle il aurait eu droit en cas de non-réélection. Pour pouvoir prêter serment lundi au conseil communal, le nouvel échevin est tenu de présenter sa démission à Namur. Ce qui fera un autre heureux. Pas celui auquel aurait dû logiquement revenir le mandat, soit le premier échevin de Châtelet Apaslan Beklevic qui nous a confirmé vouloir continuer à se consacrer pleinement à sa commune dans l’espoir de briguer le mayorat en 2024 face à Michel Mathy.

L’autre gagnant du jour, c’est le suppléant suivant dans l’ordre de préséance puisque ni Babette Jandrain, ni Karim Chaïbaï qui sont échevins à Charleroi ne souhaitent renoncer à leurs postes pour siéger à Namur: Gaëtan Bangisa est l’outsider qui s’impose au finish, il bénéficie des désistements. L’ancien président éphémère du conseil communal carolo, président temporaire de Tibi va ainsi être appelé à reprendre le flambeau pour un autre intérim, au parlement cette fois. Ce sera au moins pour un peu plus d’un an, jusqu’à l’installation de la majorité régionale de 2024-2029.

Deux heureux disions-nous. Mais deux cocus aussi: Hicham Imane d’abord, mis à l’écart par l’exécutif fédéral du PS après son audition pour le poste de secrétaire fédéral du parti. L’ex député et président de la Sambrienne ne reçoit aucune compensation pour cette déconvenue. Il achèvera la mandature comme simple conseiller CPAS. L’autre grand perdant se nomme Maxime Felon. Le nouveau président de la Sambrienne aurait logiquement dû monter dans le collège, en vertu de son score électoral de 2018. Il a reçu le message de Magnette et attendra sagement son tour. "La Sambrienne reste ma priorité", dit-il. C’est vrai que des défis l’attendent. On sera vite aux communales.

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