Charleroi: des jeunes accueillis en VIP à l'hôtel de police
L’hôtel de police de Charleroi profite des congés scolaires pour accueillir des groupes de jeunes issus des plaines de jeux de la ville. Reportage.
Publié le 08-05-2023 à 17h07 - Mis à jour le 08-05-2023 à 20h02
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Pour la première fois cette année, des groupes de jeunes issus des plaines de jeux de la ville sont invités à venir découvrir l’hôtel de police et les nombreux métiers qui y sont actifs. "Depuis le début de ces congés scolaires, nous en avons déjà accueilli 170… Et ce n’est pas fini", explique le porte-parole de la zone de police, David Quinaux, qui leur sert de guide.
Ce lundi, il a accompagné une dizaine d’ados de 13 et 14 ans. "Pour qu’ils prennent la mesure de la taille du bâtiment, je les invite à monter jusqu’au vingtième étage qui révèle une vue imprenable sur Charleroi." La montée en ascenseur se fait en 30 secondes: les larges baies vitrées offrent un panorama à 360 degrés marqué par les grandes infrastructures immobilières.
La visite se poursuit au centre de crise où sont gérés les événements à risques et opérations de maintien de l’ordre de grande ampleur. Un mur d’écrans permet d’y suivre en direct les scènes captées par le réseau de caméras de surveillance. "Nos services en gèrent 250 avec d’impressionnantes fonctions de zoom, confie David Quinaux. Ainsi, nos opérateurs ont la capacité d’agrandir l’image d’un fumeur sortant de la gare du Sud jusqu’à pouvoir connaître sa marque de cigarettes."
Ce centre est activé si les besoins de terrain le réclament. Une salle de gestion de catastrophe est accessible juste à côté. "C’est là que nous avons coordonné l’évacuation des centaines de passagers présents à BSCA le jour des attentats terroristes de Bruxelles", raconte-t-il.
Pas de vocation cette fois...
Après la projection de deux films, l’un consacré à la construction de la tour et l’autre aux métiers de la police, les ados sont conviés à poser leurs questions. Plusieurs d’entre eux donnent leur vision de la police. "À la télé, les flics sont souvent du côté des méchants, observe Rohan. De ce fait, ils ne sont pas toujours aimés." Dounia confirme: "Mon père les déteste." "Tu lui passeras le bonjour de ma part", réplique sur un ton enjoué David Quinaux. Les tâches sont parfois ingrates. "Mais sans policiers, les faibles seraient soumis à la loi et à la domination des plus forts", observe le porte-parole.
Un dialogue s’engage sur les carrières, les rémunérations, les spécialisations, les risques professionnels. Destination, ensuite, les sous-sols pour un tour des cellules (afin d’avoir envie de ne jamais y revenir) et de l’imposant garage de véhicules de service: combis, voitures, motos. Sans oublier la salle de sport.
"L’idée, c’est de réconcilier les jeunes avec notre fonction, les aider à mieux en comprendre l’utilité, voire éveiller des vocations." Pas cette fois: sur une dizaine de participants, les deux seuls qui ont rêvé un jour à porter l’uniforme s’en sont détournés… La police manque pourtant de volontaires. À Charleroi, de nombreux appels au recrutement sont reportés chaque mois, faute de candidats.