Bienvenue au futur Grand Palais de Charleroi (vidéos)
Après deux ans d’études et près de six de travaux, la rénovation du palais des expos entre dans sa dernière ligne droite à Charleroi. Tour du propriétaire. L’exploitation et la gestion du lieu seront confiées à un partenaire privé. Le marché sera lancé dans les prochaines semaines.
Publié le 05-05-2023 à 18h58 - Mis à jour le 05-05-2023 à 19h44
Vous vous souvenez du palais des expos de Charleroi ? Vous risquez de ne pas le reconnaître, même si certains éléments extérieurs et intérieurs ont été préservés. Au terme de plusieurs années d’études et de travaux, la mue prend lentement fin. Et le résultat est bluffant, et plutôt réussi.
Initialement, la transformation de l’ancien palais des expos devait être couplée à la construction d’un centre de congrès, en connexion avec le PBA. La Ville y a renoncé pour l’intégrer aux 25 000 m2 d’espaces polyvalents. Modernisé énergétiquement de fond en comble, l’ancien bâtiment a été reconfiguré, et évidé de ses murs pour accueillir un jardin central qui ouvre une vue traversante entre le terril des Piges et la ville.
Ce projet d’un montant de 48,5 millions est aussi un maillon fort du futur réseau urbain de chaleur. Il comporte en effet une unité de production d’énergie qui alimentera une boucle connectée à d’autres bâtiments publics de l’intra-ring carolo. Une visite des lieux aide à mieux prendre la mesure de la transformation.
Les halls 1, 3 et 5 répartis sur les trois niveaux de l’aile nord seront dédiés à l’accueil d’événements: leurs superficies varient de 9 675 m2 pour le hall 1 à 6 509 pour le 5. Sur 8 067 m2, le 3 s’articule autour d’une part d’un espace congrès avec un vaste foyer, trois salles modulables et des locaux de réunion, et d’autre part d’un hall de près de 4 000 mètres carrés.
Avec une hauteur sous plafond de 10 mètres, le 5 est le mieux adapté aux concerts. Il peut d’ailleurs s’ouvrir sur l’extérieur. Une blackbox y a été aménagée, avec un suréquipement de connections électriques. Dans l’aile sud, trois plateaux de parking (les anciens halls 2, 4 et 6) offrant 555 places vont augmenter les capacités de stationnement du centre-ville avec des accès depuis la rue de l’Ancre et l’avenue de l’Europe.
Au centre du Grand Palais, l’espace a été évidé pour donner naissance à un lieu de circulation où des éléments emblématiques de l’identité industrielle ont été maintenus, comme deux hautes cheminées. Les abords du bâtiment de l’avenue de l’Europe vont être aménagés en parc urbain. Librement accessible en journée, ce fer à cheval servira de parvis sur un terrain où la déclivité a été volontairement exploitée.
Enfin, la géode a été traitée comme un espace backstage: réservée aux futurs concessionnaires qui auront été désignés par marché public (lire ci-dessous), elle offrira des espaces de bureaux et des salles polyvalentes en complément des espaces accessibles dans les halls.
Dans leur projet, les architectes du bureau AM de Vylder Vinck Taillieu – AgwA ont privilégié la modularité. "Les travaux cofinancés à 90% par la Wallonie et les fonds structurels européens dans le cadre de la programmation Feder 2014-2020 seront réceptionnés avant la fin de l’année", confirme la cheffe de projet Charleroi DC Anne Meessen.
La Ville à la recherche d'un concessionnaire

Le conseil communal du mois dernier avait été appelé à approuver les modes et conditions de ce marché: la mise en concession du futur Grand Palais sera lancée dans les prochaines semaines. Il s’agit de donner à une entreprise un droit d’usage privatif du domaine public en vue d’y organiser des activités (salons, foires, congrès, séminaires, conférences, concerts, spectacles, etc.) contre paiement d’une redevance. Comme le précise le bourgmestre Paul Magnette, les activités devront être en lien avec l’affectation événementielle et culturelle du lieu, et apporter à ce dernier une plus-value en termes d’attractivité. Promotion, commercialisation, gestion et exploitation des infrastructures polyvalentes (halls mais également parkings): ces missions seront précisées dans le cahier de charges en cours de rédaction. À ce stade, aucune date d’ouverture n’est encore définie. "Cela dépendra des marques d’intérêt et candidatures qui seront déposées", tient à indiquer le bourgmestre, cela dans le cadre d’un appel d’offres européen. L’espoir est toutefois de pouvoir commencer à opérer en 2024, avec une montée en puissance de la programmation.
Assistera-t-on à la renaissance des arts ménagers ou au retour de certains salons grand public comme celui des chats et des chiens ? Si c’est le cas, ce sera alors dans des formats et des conditions actualisées. La Ville table aussi sur l’accueil de conventions et congrès professionnels, ce que son positionnement sur la carte de l’Europe devrait logiquement favoriser.