Charleroi: Pour Thomas Dermine, le premier mai, c'est à la fois sa grande journée de président du PS carolo mais c'est aussi son anniversaire
Le premier mai et Thomas Dermine, c’est une histoire qui dure depuis 37 ans. Pour cause. c’est son anniversaire !
Publié le 28-04-2023 à 12h31 - Mis à jour le 28-04-2023 à 13h17
:focal(545x436:555x426)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/SCGLDFGPHRCCHEKBHTOGPTBR4U.jpg)
La politique n’est pas un métier mais une vocation: c’est Thomas Dermine qui le dit. "L a politique sert à porter des combats, à œuvrer à une société plus juste et plus égalitaire, pas à nourrir des ambitions." Secrétaire d’État à la Relance et aux Investissements stratégiques, le président de la fédé PS de Charleroi aborde un weekend militant et abondamment festif. Pas du tout parce que c’est l’histoire du début de sa vie, comme il est né un premier mai et fêtera cette année ses 37 ans, mais bien en raison de la concentration d’activités sur le weekend qui vient: il y en a quasi 30 en l’espace de trois jours dans les sections de Charleroi et l’USC de l’arrondissement.
Thomas Dermine, c’est votre deuxième Premier mai en tant que président fédéral du PS. Charleroi a renoncé à l’action commune avec Solidaris et la FGTB telle qu’elle a longtemps existé ?
Lors des discours qui seront prononcés à l’Éden comme en 2022, nous accueillerons la secrétaire générale de Soralia, les ex-Femmes Prévoyantes Socialistes, Noémie Van Erps pour une prise de parole. Et nous serons passés avant au siège de la FGTB qui aura sa propre expression politique. Ne plus organiser d’événement ensemble n’empêche pas le PS de rester proche du monde syndical. Je rencontre presque quotidiennement des responsables de centrales ou de syndicats fédéraux à propos de dossiers d’actualité. Il n’y a pas de tension, au contraire…
Quelles seront les punchlines de votre discours cette année ?
Cette campagne sera centrée sur l’explosion des inégalités. Et face à ce phénomène, il y a urgence à agir à tous les niveaux où on peut le faire: via une législation sociale plus contraignante et mieux cadrée, via une fiscalité plus juste et avec une taxation renforcée des ultra-riches. Je ne parle pas des entrepreneurs qui ont réussi ni de certaines professions libérales, mais des rentiers dont il faut accroître la contribution aux recettes de l’État. Celle-ci ne représente même pas 1% du total quand le travail apporte la moitié, ça ne va pas !
La politique est secouée par une succession de crises: Qatargate, bureau du parlement wallon, bonis indus de pensions à la Chambre, indemnités de frais non soumises à l’impôt à hauteur d’un salaire moyen… Comment en sortir ?
Je ne vois qu’une solution: celle de la transparence. L’imposer pour les agendas des élus et l’intégralité de leurs dépenses. Il faut aussi limiter les régimes d’exception. On a commencé à en supprimer: c’est ainsi, par exemple, que la pension des députés se calcule désormais en quarante-cinquièmes. Il faut poursuivre l’effort et même aller beaucoup plus loin pour rétablir la confiance avec le citoyen… C’est ce que j’ai envie d’incarner au PS !
Une nouvelle génération socialiste se met en place à Charleroi ?
Oui, mais sans basculer dans le jeunisme. Il y aura ainsi sur la scène du Premier mai une majorité de moins de 35 ans: Babette Jandrain, Noémie Van Erps, notre président des JS carolos Valentin Discolo, celle des JS de Thuin Laure Lacomblez. Mais notre bureau de fédé compte aussi sur des hommes d’expérience comme l’ancien ministre Christian Dupont. En prélude aux discours auxquels participera bien entendu notre président national Paul Magnette, nous rendrons un vibrant hommage à notre ami Paul Furlan pour ce qu’il a apporté. Nous devons nous nourrir de ces exemples pour continuer à avancer.
Quel est le principal défi de la redynamisation de Charleroi ?
Le développement de l’enseignement supérieur ! Nous avons en Hainaut une sous-offre universitaire qui a elle-même engendré un déficit de jeunes diplômés. Nombre de familles de Charleroi n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants étudier dans une autre ville. C’est même un problème généralisé en Hainaut mais on l’a vu avec la séquence sur le master de médecine de Mons: c’est aussi un combat politique, idéologique même puisque le président du MR y était opposé.
Legoland, comment avez-vous vécu ça ?
C’est une immense déception, une perte considérable de temps et d’énergie pour les acteurs publics et privés de ce projet. Vous savez, j’ai travaillé énormément sur ce dossier, je m’y suis personnellement investi. On aurait pu remplir le site en un an avec 2 ou 3 emplois à l’hectare, mais nous voulions mieux. Aujourd’hui, le contexte a changé: les zonings de Jumet et le biopark sont complets, ce qui ouvre des perspectives aux PME. Avec la Soresic (société de reconversion des sites industriels de Charleroi) et Igretec, l’option a été prise d’accueillir des activités plus régionales en morcelant le site. Dans ce cadre, de nombreux dossiers de candidature ont déjà été réceptionnés, ils sont à l’étude.