Charleroi: Notre Maison vous invite à restaurer la peinture du café-restaurant
Pour les 70 ans de Notre Maison, le MOC-Ciep a lancé un crowdfunding pour la restauration de la peinture qui décore le café-restaurant. Un superbe hommage au monde ouvrier.
Publié le 27-04-2023 à 15h47 - Mis à jour le 27-04-2023 à 19h48
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C’est un témoignage précieux de l’histoire ouvrière. Depuis bientôt 70 ans, il fait partie du décor – de l’âme, même – du café-restaurant de Notre Maison, boulevard Tirou, lieu de la militance du monde ouvrier chrétien de Charleroi. Pour l’inauguration emblématique du boulevard Tirou, en juin 1953, Zéphir Busine, originaire de Gerpinnes, et Georges Boulmant, natif de Hornu, avaient réalisé la très belle peinture géante qui surplombe la salle du rez-de-chaussée.
Les "artistes artisans", comme ils se définissaient, évoquent le travail des maçons, des mineurs et boiseurs, des débardeurs (aujourd’hui, dockers) et des verriers, la sidérurgie étant évoquée en arrière-plan de ceux-ci par des cowpers de hauts-fourneaux. Un hommage, aussi, aux travailleurs courageux, en lutte pour une société juste, des droits sociaux et un travail décent. Mais au fil du temps, la belle peinture s’est ternie, et certaines parties ont perdu leurs couleurs. Dommage, à l’approche de cet important anniversaire…
D’où cette initiative du MOC-Ciep (Centre d’information et d’éducation populaire) de lancer un financement participatif sur la plateforme de crowdfunding Ulule. Objectif: réunir les 3 000 € nécessaires à la restauration de l’œuvre pour qu’elle retrouve son état d’origine, et préserver celui-ci. Autant dire que le but est atteint: ce jeudi en fin de journée, à 10 jours de l’échéance, 2 730 € étaient inscrits au compteur, 55 contributions étant enregistrées. La participation est accessible à tous: de 1 € à 100 €. Les contreparties vont du nom inscrit sur la liste des contributeurs auquel s’ajoutent une invitation à l’inauguration du 30 juin, un marque-page de l’œuvre, une affiche, une visite guidée du Charleroi ouvrier, etc.
"L’œuvre ayant seulement subi l’usure du temps, selon la restauratrice qui a été sélectionnée après appel d’offres, Elvira Iozzi, le travail ne devrait pas prendre plus de quatre jours", explique Cécile Vargas, permanente au Mouvement ouvrier chrétien. Si le montant est dépassé, un éclairage adapté sera envisagé. D’autres réflexions sont déjà en cours. La peinture, datant de 70 ans, ne figurant pas de femmes, une œuvre dans le même cadre esthétique et intégrant des ouvrières, y compris des temps modernes, serait des plus opportunes. Et, aussi, une rénovation plus globale du café-restaurant: "La réflexion est en cours, de même qu’une étude de faisabilité et financière."