Charleroi: un homme violent, mais pas un violeur
Insultes, menaces et coups: un Carolo a été condamné à une peine avec sursis. La prévention de viol n'a pas été retenue.
Publié le 15-03-2023 à 19h43 - Mis à jour le 15-03-2023 à 19h44
Le 8 juillet 2020, Lucia (prénom d’emprunt) mère des deux enfants et ex-compagne de Serkan, appelle la police et dénonce son attitude violente. "Il est rentré alcoolisé du magasin avec sa fille. Il a d’abord crié des menaces dans la rue avant de mettre un coup de boule au nez et de frapper la victime", dira le parquet en mentionnant les propos tenus par Lucia. Lors de la même scène, les deux enfants de 2 et 4 ans reçoivent aussi des gifles, admettra le paternel.
Un mois plus tard, une nouvelle plainte pour harcèlement arrive à la police. Les agents écoutent des messages vocaux du prévenu laissés sur le GSM de la victime où il la menace et l’insulte.
Une autre prévention de viol est aussi reprochée à Serkan, lorsqu’il est hébergé chez son ex-compagne en 2021. Fait unique, contesté par le prévenu, qui évoque plutôt un "arrangement à l’amiable" entre les deux parties. "Certains soirs j’avais envie. Elle m’a répondu que ça n’allait pas recommencer tous les jours. Elle m’a alors proposé une relation sexuelle le samedi soir pour se reposer le lendemain. Elle n’est pas réellement portée sur la chose", explique-t-il aux policiers.
Dans une de ses auditions, Serkan reviendra toutefois sur ces actes sexuels en évoquant que "ce n’était jamais de gaité de cœur" et admettra que la victime "lui demandait de ne pas trop trainer".
Le père de famille est finalement acquitté au bénéfice du doute de cette dernière prévention de viol. Le tribunal correctionnel de Charleroi estime que le dossier ne comporte pas suffisamment d’éléments pour considérer les faits établis, au-delà de tout doute raisonnable.
Au lieu des trois ans de prison requis par le parquet, Serkan écope finalement de 18 mois de prison. Un sursis probatoire de 5 ans est octroyé au prévenu, accro à l’alcool et à la drogue.