Mort de Jean-Manuel Lange à Charleroi: Kevin Di Mase est une personnalité antisociale selon les experts
La cour d’assises du Hainaut a auditionné, lundi, les experts dans le cadre du procès de Kévin Di Mase (33 ans), accusé à titre principal d’un vol avec circonstance aggravante de meurtre. Lui prétend avoir tué Jean-Manuel Lange (53 ans) sous le coup de la colère, et avoir volé son portefeuille dans la foulée.
Publié le 13-03-2023 à 21h16 - Mis à jour le 13-03-2023 à 21h17
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Les experts en santé mentale ont déclaré que l’accusé leur a raconté une rencontre fortuite avec la victime, le 5 juillet 2020 à Charleroi. Ils confirment que l’accusé leur a confié que Jean-Manuel Lange lui a parlé de son passé militaire et d’abus d’enfants. Les experts n’ont pas noté qu’il avait parlé de meurtres d’enfants.
À la suite de cette confession, l’accusé est alors entré en colère, déclarant avoir été lui-même maltraité et abusé par un adulte durant son enfance. Une bagarre a éclaté et l’accusé a étranglé la victime. Il lui a ensuite pris son portefeuille et a utilisé sa carte bancaire dans la soirée à Marcinelle.
Il ressort des tests que l’accusé présente des capacités intellectuelles qui n’ont pas pu être développées en raison des problèmes de comportement durant son enfance. Elle fut chaotique, a-t-il expliqué, entre foyers, familles d’accueil et internat. Il prétend avoir été battu par le patriarche de sa 1re famille d’accueil, où il est resté jusqu’à l’âge de sept ans. Plus tard, il dit avoir subi des attouchements de la part d’un adulte, alors que son frère aurait été abusé sexuellement par cet adulte. Cette jeunesse chaotique l’a conduit en Institution pour la protection de la jeunesse (IPPJ), à la suite de jugement rendu par le tribunal de la jeunesse de Bruxelles pour des vols avec violence, des coups, des menaces, etc. "À l’âge de 14 ans, j’ai assisté au meurtre d’un ami dans le centre de Bruxelles, qui a été égorgé à côté de moi." Plus tard, il a fait de la prison pour toxicomanie et vol. À sa sortie, il se met à vendre de la drogue avec sa compagne, mère de son premier enfant.
Les dépendances toxicologiques et alcooliques sont importantes chez l’accusé, lequel présente des éléments manifestes de personnalité antisociale, avec capacité de transgression des droits d’autrui. L’accusé est, enfin, présenté comme un homme impulsif. Aucune pathologie n’a été mise en évidence lors des rencontres avec l’accusé, lequel est donc responsable de ses actes.
Selon le ministère public, Jean-Manuel Lange a été tué le dimanche 5 juillet 2020. Or, selon les examens médico-légaux pratiqués sur le cadavre, la mort a eu lieu entre le 6 et le 7 juillet. "La marge d’erreur est d’un jour. Si le décès a eu lieu en fin de soirée, les mouches Phormia Regina ne commencent qu’à pondre aux premières lueurs de l’aube", indique un expert de l’INCC.
Kévin Di Mase conteste avoir commis un meurtre pour faciliter un vol, comme l’a retenu le ministère public (ce qui fait encourir à l’accusé la réclusion criminelle à perpétuité).
Le procès se poursuivra mardi matin avec les auditions des témoins. Les plaidoiries sur la culpabilité pourraient débuter en début d’après-midi.