Charleroi: l'échevin du numérique veut une réflexion globale sur Chat GPT
Quelle place ces nouveaux outils d’IA peuvent-ils trouver dans l’administration communale ? L’échevin y réfléchit…
Publié le 09-03-2023 à 14h41 - Mis à jour le 09-03-2023 à 16h28
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Au sein de Charleroi, première ville wallonne en termes de population, l’échevin en charge du Numérique, Éric Goffart, veut réfléchir à la place et au rôle de l’intelligence artificielle dans l’administration. Surtout avant que ces outils, tel que ChatGPT, ne causent des dérives qui entraînent des problèmes supplémentaires.
L’échevin de tutelle, élu C+, s’est emparé de la question de l’intelligence artificielle et de chatGPT, cet outil conversationnel qui à la requête de ses utilisateurs, peut produire des contenus structurés, énoncer des solutions, formuler des conseils.
Il a fallu des millénaires pour passer du langage à l’écriture, des siècles pour remplacer le manuscrit par l’imprimerie, des décennies pour apprivoiser le son, l’image et l’ordinateur jusqu’à la révolution Internet. Depuis, les étapes marquantes s’enchaînent.
Aux moteurs de recherche ont succédé les réseaux sociaux, au bon vieux téléphone, le smartphone connecté. Voici à présent le chatbot, un dialogueur en ligne que l’on peut solliciter pour rédiger des articles, établir des synthèses, procéder à des analyses. Lors de chaque innovation technologique, l’enthousiasme se voile de peurs: celles de perdre la maîtrise de ce qui nous dépasse. La résistance au changement ne tient pourtant pas face aux facilités et avantages de la technologie. Il faut donc s’adapter, se montrer résilient vis-à-vis de la transformation de nos pratiques.
Pour l’échevin du Numérique, l’intelligence artificielle (IA) ouvre de belles opportunités à l’administration. Notamment celle de libérer des agents de l’exécution de tâches chronophages et répétitives pour leur permettre de se concentrer sur des missions à plus haute valeur ajoutée: l’accompagnement de citoyens par exemple, le service à la population. "Au quotidien, une part importante du travail de notre fonction publique consiste à rédiger des dossiers ou rapports, des notes de synthèse ou des projets de courrier, des avis d’information. Les chatbots peuvent prendre en charge ces tâches. Il faut les considérer comme des assistants, non des substituts à l’intelligence humaine."
Éric Goffart a décidé de lancer une réflexion sur l’usage des IA par les pouvoirs locaux. Dans ce cadre, il a mis le sujet à l’ordre du jour de deux instances consultatives: d’une part, le groupe d’experts qui rassemble les forces vives de Charleroi, une réunion bimestrielle. Des managers de l’administration y seront associés. D’autre part, le projet Upskills créé avec TechnofuturTIC, qui vise à favoriser la numérisation des pratiques administratives, en boostant la formation du personnel. Soixante personnes ont été mobilisées en interne.
"L’arrivée des IA sur le devant de la scène nous impose d’alimenter la réflexion. Quels impacts sur la qualité du service, sur l’emploi, la productivité, la créativité ?" Ces éléments donneront matière à l’organisation d’un collège communal spécial dans les mois à venir. Pour Éric Goffart, on ne peut obtenir de bonnes réponses politiques qu’à un problème correctement posé et suffisamment documenté.