Il engage six personnes pour suivre les moindres faits et gestes de son ex-compagne

Si Nicolas a agi de la sorte, c’était pour vérifier que son ex-compagne ne fréquentait pas un autre homme.

L.C.
 Le prévenu aurait appelé son ex jusqu’à vingt fois par jour et envoyé de multiples SMS.
Le prévenu aurait appelé son ex jusqu’à vingt fois par jour et envoyé de multiples SMS. ©Maksim Kostenko – Fotolia 

Ce n’est que quelques mois après la séparation du couple que l’ex-compagne de Nicolas porte plainte contre ce dernier en mars 2020. La victime est à bout et détaille le calvaire qu’elle a vécu durant une longue relation sentimentale de 20 ans, et qui s’est prolongé dès la rupture en octobre 2019. Condamné par défaut à une peine de prison pour une multitude de préventions, Nicolas a formé opposition à ce jugement et a pu donc s’expliquer sur les nombreux faits pour lesquels il a été condamné.

"Une vingtaine d’appels par jour"

À plusieurs moments, Nicolas aurait harcelé et menacé son ex-compagne en appelant et en envoyant de multiples SMS à cette dernière à tout moment de la journée. "Cela allait même jusqu’à une vingtaine d’appels par jour", précise-t-on du côté du parquet. Le mode opératoire de Nicolas est "effrayant". "La victime a été suivie, partout où elle allait. Elle a cru qu’un détective privé avait été engagé, jusqu’à ce qu’elle remette plusieurs conversations à la police. Six personnes avaient été engagées par l’opposant pour faire suivre la victime. Il donnait même des consignes précises en direct à ces personnes", insiste la substitute du procureur Garcez.

La justice pensait pouvoir enfin calmer le comportement de Nicolas en le plaçant sous mandat d’arrêt en septembre 2020. Mais ce fut tout le contraire. Après six semaines de détention à la prison de Jamioulx, Nicolas a recommencé. Outre son ex-compagne, l’homme a eu la dent dure contre la compagne de son cousin, restée en contact avec l’ex-compagne. À plusieurs reprises, Nicolas aurait entravé la circulation de la compagne de son cousin. Ce qui est vivement contesté par Nicolas. "Oui je la croisais sur la route, non loin de chez moi, mais c’est tout. J’étais en conflit familial avec elle et mon cousin, mais je n’ai pas donné de coup de volant envers son véhicule ou autres", se défend l’opposant.

Pour le parquet, la seule mesure de faveur possible est un sursis probatoire, avec un suivi psychologique strict compte tenu du comportement ô combien particulier et interpellant de Nicolas. Une partie de la peine prononcée doit être ferme, estime la substitute Garcez. La défense, qui évoque un "comportement inadapté et un pétage de câbles", espère un sursis simple. Jugement le 3 avril.

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