Charleroi: un jardinier accusé d'avoir violé une mineure durant cinq ans

Roland conteste l’ensemble des faits décrits par une jeune fille qui déclare avoir été violée des dizaines de fois entre 2012 et 2017.

L.C.
 Le jardinier nie en bloc les accusations de viols qui pèsent contre lui. (Illustration)
Le jardinier nie en bloc les accusations de viols qui pèsent contre lui. (Illustration) ©Larisa – stock.adobe.com

Fin septembre 2021, la jeune Clara (prénom d’emprunt), née en 2008, est hospitalisée dans un centre de la région de Charleroi. En souffrance depuis plusieurs années, la jeune fille confie son mal-être à une psychologue. Et la jeune mineure va plus loin en révélant le calvaire vécu durant cinq longues années face au jardinier de sa grand-mère maternelle.

Clara dénonce "plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines" de faits de viol et d’atteinte à l’intégrité sexuelle commis par Roland, le fameux jardinier. Elle explique que les agressions ont été commises "dans le fond du jardin, contre un arbre". Elle aurait notamment été forcée de "faire des bisous sur le sexe de son agresseur", lequel avait "les doigts longs et sales, recouverts de terre".

Clara n’avait jamais osé dénoncer les, "par manque de preuve", dit Me Donatangelo, son conseil. Le 16 novembre, une plainte a été déposée à la police par la maman de la victime, qui venait d’apprendre les faits subis par son enfant.

"Tu as gâché ma vie"

Ce lundi après-midi, Roland confirme et maintient sa position comme au premier jour: non, il n’a pas agressé la jeune Clara durant cinq ans. "C’est faux. Oui, je la voyais régulièrement et elle venait près de moi dans le jardin. Je ne sais pas expliquer les accusations", confirme le prévenu. Face à lui, Clara entend les contestations sans broncher, avant de se lever et de lire une lettre dans laquelle elle accable son agresseur. "Jusqu’à mes 13 ans, je n’ai pas parlé de ce que tu m’as fait subir. Tu as gâché ma vie, en gros. J’ai vraiment très très dur à remonter la pente", lit la jeune fille avant de se tourner vers Roland, stoïque, et de lui lancer: "J’espère que tu t’en veux de ce que tu m’as fait subir."

Du côté du parquet, on qualifie les agressions de "fait d’opportunisme". Même si le dossier ne regorge pas de beaucoup d’éléments, le plus important reste la qualité de ces derniers. Et le substitut Signor en est convaincu: la jeune victime dit vrai. Six ans de prison sont donc requis contre Roland. Assisté par Me Vincart, le prévenu plaide l’acquittement au bénéfice du doute. Selon l’avocat, il n’est pas impossible que la jeune fille ait menti, elle qui a également dénoncé des attouchements commis par des camarades de classe. Jugement dans deux semaines.

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