Charleroi: le bouton anti-harcèlement pour les femmes en danger arrive
Ce bouton est relié au smartphone de femmes en danger, permettant de faire intervenir la police en quelques minutes, avec géolocalisation.
Publié le 05-03-2023 à 17h36 - Mis à jour le 05-03-2023 à 17h37
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Les femmes subissent des violences, ce n’est plus une nouvelle. Mais certaines sont encore plus à risques que d’autres: on pense notamment aux violences intrafamiliales ou au sein d’un couple. On ne compte plus le nombre d’affaires au tribunal correctionnel où Monsieur, souvent déjà violent durant la relation, “pète complètement les plombs” après une rupture. Harcèlement téléphonique, sur les réseaux sociaux, par le cercle d’amis, visites au domicile, attente à la sortie de l’école des enfants, insultes, coups voire meurtre ou assassinat – on parle alors de féminicide, quand une femme est tuée parce qu’elle est une femme, considérée comme un “objet” qui peut être possédé, un jouet qui peut être cassé.
Un dispositif pour aider les femmes victimes de ces violences est en test depuis 2019 à Gand: un “bouton-poussoir anti-harcèlement”, de la taille d’une pièce de monnaie, qu’il suffit de presser si un danger est ressenti, et qui permet de faire intervenir la police avec géolocalisation en quelques minutes. "Et on voit que ça marche", soulignait Sarah Schlitz, secrétaire d’État à l’égalité lors d’une conférence-débat à Charleroi, la semaine dernière. "Le soir du nouvel an, la police a pu intervenir en moins de 10 minutes après qu’une femme a appuyé sur ce type de bouton: elle avait en fait été rejointe par son ex, saoul, sur le lieu où elle faisait la fête. Les policiers m’ont affirmé qu’ils estiment lui avoir sauvé la vie, ce soir-là. "
Et les faux positifs, diront les mauvaises langues ? Lors du test, près de 50% des interventions de la police ont mené à une arrestation. "90% des femmes qui utilisent cette alarme disent se sentir nettement plus en sécurité", notait à ce sujet le conseiller carolo Tanguy Luambua (C + ) en début d’année.
Ce dispositif est un outil mis à disposition des Parquets, dans le cadre du suivi des violences faites aux femmes. Depuis le test à Gand, il s’est étendu à deux provinces flamandes, à Bruxelles, la semaine dernière, et arrivera prochainement à Liège. "Ce sera aussi le cas à Charleroi et partout dans le pays d’ici la fin de l’année ", affirmait Sarah Schlitz. Renseignements pris auprès du parquet de Charleroi, c’est effectivement une perspective crédible: "L’idée, c’est que ça soit étendu au-delà de Liège et Bruxelles dans les six mois qui suivent, répond Vincent Fiasse, procureur du Roi de Charleroi. Mais il est évident que, les gens n’étant pas immobiles, si quelqu’un bénéficiant du dispositif déménageait dans la région de Charleroi, il faudra se lancer plus tôt que prévu."