Avec sa petite-fille, le ‘nono’avait "des pulsions" qui n’ont pas rassuré le parquet de Charleroi
30 mois de prison, dont 15 mois ferme pour le nono tripoteur. Sa petite-fille l’avait dénoncé en juin dernier. Faisant voler en éclat le cadre familial.
Publié le 02-03-2023 à 17h32 - Mis à jour le 02-03-2023 à 17h34
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Le 14 juin, le sol se dérobe sous les pieds des membres de cette famille de la région de Charleroi: Lara, 3 ans et demi ; Giovanni, son paternel, et le papa de ce dernier, Gino (prénoms d’emprunt). Ce jour-là, Giovanni met des mots sur ce que lui raconte sa fille: elle aurait subi des violences sexuelles de la part de Gino. "Elle était au bain et elle a refusé qu’on lui lave les parties intimes, car ‘nono lui touche’. Elle mime des gestes, les caresses. Elle demande aussi à son papa si son nono va revenir demain à la maison, parce qu’elle ne veut plus le voir.", rappelait Sandrine Vairon, procureure de division de Charleroi, lors de l’audience.
Des aveux enregistrés
Avant de déposer plainte, le lendemain, le papa de la mineure décide d’avoir une franche explication avec son géniteur. Les aveux du grand-père, qui reconnaît avoir tripoté sa petite-fille, sont enregistrés. Face au tribunal correctionnel, Gino a cependant eu du mal à réitérer ses aveux. Ce n’est qu’à demi-mot que l’homme de 70 ans a admis avoir touché sa petite-fille "à quatre ou cinq reprises, dans le fauteuil chez elle." "Mais je ne l’ai pas violée, je l’ai chatouillée. Je l’ai touchée extérieurement. Je suis très conscient que je ne devais pas faire des choses ainsi. Et une fois, oui, j’ai mis ma main dans sa culotte ", précisait Gino.
Au parquet, l’inquiétude était de mise compte tenu de la personnalité du nono. Ce dernier évoquait "des pulsions" et même "une forme de jeu " pour expliquer ses passages à l’acte. "Sans oublier les photos orientées découvertes dans le téléphone du prévenu, qui ne sont certes pas des photos pédopornographiques, mais des photos avec des plans sur les jambes, etc. ", insistait la procureure de division de Charleroi. La prison ferme semblait être la meilleure option pour le ministère public, estimant "prématuré et inopportun " d’envisager des mesures probatoires.
Me Rooselaer, à la défense, a obtenu le sursis probatoire plaidé à la précédente audience. Durant cinq ans, Gino devra se soumettre à de nombreuses conditions probatoires. Dont ne plus être en présence d’un mineur en l’absence d’un adulte et ne plus rentrer en contact avec sa petite-fille, son fils et sa belle-fille. Ce qui n’était déjà plus le cas puisque le cadre familial a été définitivement réduit à néant. Et le nono devra purger une peine de 15 mois de prison ferme puisque le sursis probatoire est d’application pour la moitié de la peine de prison.