Charleroi: une locataire menace de mettre le feu dans le sas d'un immeuble du centre-ville
Ce n’est pas la première fois que la prévenue réagit de cette manière, comme en témoigne sa précédente condamnation.
Publié le 01-03-2023 à 21h23 - Mis à jour le 01-03-2023 à 21h25
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En 2010, déjà, Murielle fut condamnée par la justice pour avoir volontairement bouté le feu à sa caravane. La raison ? Un conflit l’opposant à son compagnon de l’époque. Par vengeance et aveuglée par la colère, Murielle est passée à l’acte. Et selon le parquet, la quinquagénaire a récidivé une seconde fois. Cette fois-ci, rue du Beffroi à Charleroi.
Le 26 octobre dernier, la police est alertée par l’un des habitants de l’immeuble à appartements situé au numéro 24 de la rue. L’homme vient d’assister à une tentative d’incendie dans le sas du bâtiment. "Il venait de pénétrer dans le sas de l’immeuble quand il a vu, à travers la porte d’entrée métallique, la prévenue occupée à déverser une bouteille d’allume-feu", lance la substitute Malorgio. Murielle jette la bouteille et se fait interpeler sur place. Immédiatement, elle déclare avoir voulu "enquiquiner" la propriétaire de l’immeuble avec laquelle elle venait d’avoir une discussion.
Cinq briquets dans son sac de courses
Suspectée d’avoir voulu bouter le feu à l’immeuble, Murielle donne sa version des faits. "C’était juste pour embêter la propriétaire, explique-t-elle à la justice. Mais je sais encore faire la différence entre déverser un produit et vouloir bouter le feu. Ce que je ne voulais pas faire."
Détail troublant: cinq briquets ont été découverts dans son sac de courses, sans compter celui présent dans la poche de sa veste. "J’étais allée faire les courses et on devait faire un barbecue chez mon fils. Et si j’avais autant de briquets sur moi, c’est parce qu’en général, les gens que je rencontre et qui fument oublient leur briquet. C’est surtout le cas de mon fils et de mon compagnon. J’en avais racheté pour en être sûr d’en avoir", confie Murielle.
Mais pour le parquet, le dossier est clair: Murielle comptait bien bouter le feu à l’immeuble à appartements, risquant de créer une catastrophe humaine, quand elle a été heureusement interrompue par le témoin. Quant à la version défendue par la prévenue, la substitute Malorgio s’interroge. "Si elle voulait vraiment embêter la propriétaire, pourquoi n’a-t-elle pas alors déversé les canettes de bière qui se trouvaient dans son sac ? Cela aurait collé au sol, bien plus qu’un simple allume-feu."
Un doute, selon la défense
Cette dernière insiste et estime qu’il n’y a aucun doute possible dans ce dossier. Murielle était animée de la même envie de vengeance et de la même forme de colère que lors de l’incendie de sa caravane. Une peine d’un an de prison est requise pour la tentative d’incendie.
Me Ricardo Bruno, à la défense, plaide en confiance un acquittement au bénéfice du doute. Sa cliente, "snobée et traitée comme une moins que rien" par la propriétaire, ne voulait pas bouter le feu. Jugement prévu mi-mars.