Charleroi: la SPA manque souvent de places pour les grands chiens
Il est beaucoup plus facile pour les SPA de faire adopter des chiens de petite taille, ce qui peut amener à… manquer de place dans les chenils.
Publié le 26-02-2023 à 21h58 - Mis à jour le 28-02-2023 à 08h16
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"L es chenils sont à saturation, nous avons dû refuser des abandons", publiait la SPA de Charleroi sur les réseaux sociaux il y a quelques semaines. La situation nous a interpellés: que se passe-t-il pour en arriver à ces situations difficiles ? Franck Goffaux, directeur de la SRPA (Mont-sur-Marchienne), nous a reçus pour en parler.
"Ça a commencé il y a plusieurs mois, le chenil arrivait à saturation. Ça va mieux maintenant: on a fait rentrer 136 chiens depuis janvier 2023, et 141 sont sortis. Mais derrière cette bonne nouvelle, il y a une réalité: quand des animaux sont saisis, on doit les garder souvent jusqu’à deux mois avant de pouvoir les mettre à l’adoption, parce qu’il faut le temps que la justice ou le Bien-Être animal rende une décision. Ça a été difficile, confie-t-il. Nous avons un chenil"d’entrée", où les chiens trouvés en rue, saisis ou abandonnés sont placés un jour avant d’être vus par le vétérinaire. Les précédentes semaines, il était à saturation, avec des animaux qui y sont restés bien plus longtemps parce que… tout le reste était plein".
De nombreux autres refuges sont dans le même cas. Rien qu’à Charleroi, depuis ce début d’année, 165 chats, 136 chiens, 3 chevaux, 5 oiseaux, 1 mouton, 18 lapins et 1 rongeur ont été accueillis. "En 2022, ce n’est pas tant qu’on a beaucoup reçu d’animaux, mais très peu ont été adoptés. Je pense à deux facteurs: d’abord, les gens se sont rués sur des animaux de compagnie durant la Covid, et donc la"demande"est moindre maintenant ; ensuite, avec la crise économique, les gens se demandent s’ils ont encore les moyens d’adopter un animal. On n’a heureusement pas vu d’abandons massifs, les gens qui ont adopté durant la Covid gardent leur compagnon, et ça, c’est une très bonne nouvelle".
Sauf que voilà: les grands chiens, (Malinois, Staffs, Bergers, etc.) sont beaucoup plus difficiles à caser qu’un Bichon, un Chihuahua ou autre. "Pour un grand chien, il faut avoir l’espace, de la nourriture, ça change les vacances parce qu’on ne peut pas aller partout, ou alors il faut payer un chenil. Pour certains, comme les Malinois, on doit aussi faire appel à un éducateur canin: il faut vérifier que l’animal n’est pas dangereux. Si une famille veut l’adopter, il faut faire connaissance avec lui, s’assurer que ça se passe bien avec les enfants, ou avec un autre animal de compagnie. On ne veut pas à tout prix placer nos animaux, si c’est pour qu’il revienne une semaine après, ça ne sert à rien. On n’a pas peur de dire à une famille:"non, un grand chien ça ne marchera pas". C’est mieux pour tout le monde, mais ça complique le processus d’adoption".
Heureusement, il y a toujours des gens qui adoptent ces grands chiens. "On fait des visites hors du chenil, en extérieur. Parce que dans leurs cages, ils deviennent fous, ils aboient fort, ils sautent… ça peut intimider, mais ils se calment très vite après avoir couru. C’est pour ça qu’il faut bien encadrer les visites, qu’il faut suivre le chien pour évaluer son comportement. On arrive toujours par trouver une famille pour tous les animaux, heureusement. C’est juste parfois tellement long que les chenils saturent… Avec les nouvelles lois et si les gens réfléchissent bien avant d’adopter un chiot, peut-être qu’enfin ces situations difficiles ne se reproduiront plus. En attendant, on invite toutes celles et ceux qui sont prêts à s’investir à adopter un animal, ça peut devenir un partenaire incroyable !".