Deux policières grièvement blessées au visage à la machette par un terroriste à Charleroi: "Depuis, elles sont encore plus motivées dans leur travail"
En 2016, elles ont été attaquées par Khaled Barbouri après qu’il a crié “Allahu Akbar”
Publié le 20-02-2023 à 11h44
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En août 2016, deux policières ont été agressées à la machette, longue de quarante centimètres. Khaled Babouri, un algérien de 33 ans, s’était présenté au point de contrôle à l’entrée de la tour de police de Charleroi.

Elles ont été ensuite plongées dans un coma artificiel. Hakima, la plus grièvement touchée, a eu le temps de tirer à deux reprises sur l’auteur. Corinne, sa collègue a aussi été atteinte à la mâchoire et au coup. L’homme avait sorti la machette de son sac à dos pour agresser les inspectrices en faction. Il a crié “Allahu Akbar” avant de frapper. Il a finalement été abattu par une troisième inspectrice.

Les deux victimes, membres de la section judiciaire, ne sont pas restées longtemps inactives. Après à peine six mois d’incapacité de travail pour l’une, un an pour l’autre, elles ont repris du service. Et pas dans un bureau : “Il y a eu suivi psychologique. Mais elles étaient déjà prêtes pour un retour sur le terrain”, témoigne le chef de corps, Laurent Van Doren. “Parmi les deux agents, du service d’intervention, qui ont réagi, la policière qui a abattu l’assaillant a dû passer une période coaching, de remise en confiance, pour y retourner.” Le deuxième intervenant a demandé sa mutation ailleurs qu’à Charleroi, à la police fédérale…
"Hakima va mieux", confie le frère de la policière agressée à Charleroi“Nous continuons à être attentifs à leur état d’esprit. Notamment, lorsqu’il survient des événements qui pourraient les déstabiliser, leur faire ressasser des choses”, poursuit le chef de corps. “Lors des attentats à Bruxelles, je les ai rencontrées toutes les trois. Lorsque le policier Thomas Montjoie a été tué au couteau à Schaerbbek, en novembre 2022, j’ai demandé à la DRH de les rencontrer à nouveau. Bien sûr que de tels événements, ça les retourne encore aujourd’hui. Mais fondamentalement, elles disent avoir tourné la page. Elles sont même encore plus motivées qu’avant l’attentat terroriste dont elles ont été victimes. Elles en font plus que ce qu’elles devraient faire. Elles s’investissent à fond. Elles font vraiment preuve de caractère. Elles sont motivées à 200 % Pourtant des séquelles, il en reste. L’une d’entre elles gardera une balafre toute sa vie. Même avec du maquillage, elle ne peut pas la masquer.”
Malgré la mort de l’auteur, un procès s’est tenu en février 2021. C’est l’une de ses connaissances, le voisin de son frère, qui s’est retrouvé sur le banc des prévenus. L’homme était suspecté d’avoir conduit Babouri sur les lieux et de lui avoir fourni l’arme. Il était poursuivi pour double tentative d’assassinat et participation aux activités d’un groupe terroriste. Il a été acquitté. Rien ne prouvait qu’il avait aidé Babouri. Et l’arme aurait été en possession de l’agresseur depuis longtemps.
ttaque à la machette à Charleroi: Le complice présumé de l'auteur de l'attaque à la machette contre 2 policières acquitté