Un attroupement suspect devant le magasin de nuit permet l’interpellation d’un dealer
La police a vu fuir deux hommes, dont Abdelkader. Pour Benterat, c’est un peu "la faute à pas de chance".
- Publié le 16-02-2023 à 22h32
- Mis à jour le 16-02-2023 à 22h33
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Le 27 juillet dernier, comme à son habitude dans sa lutte contre les deals de rue et le trafic de produits stupéfiants, la zone de police de Charleroi est en patrouille. Un attroupement suspect attire le regard des policiers, devant le Night & Day de la Grand’Rue. Alors que les agents les approchent, deux hommes semblent s’enfuir vers la rue Dourlet. "Ils vont tenter de les interpeller. L’un est habillé avec un t-shirt tricolore et le second suspect porte une veste en cuir et des baskets orange. Les agents voient le second individu se débarrasser d’une sorte de boule en plastique noire finalement récupérée à terre ", détaille la substitute Puissant.
Il avoue sa consommation lors de son audition
Interpellé, Abdelkader nie dans un premier temps être l’auteur du jet de la boule contenant 10 sachets de cocaïne et dix autres d’héroïne. Un peu plus loin, Benterat (l’homme au t-shirt tricolore) réapparaît et se fait lui aussi interpeller. Lui n’a pas de stupéfiant en sa possession, mais possède un GSM signalé volé et qu’il a acheté à "un Arabe dans la rue " pour 180 €. Mais le prévenu originaire d’Algérie fait preuve d’une rare honnêteté dans ce type de dossier en admettant consommer de la cocaïne depuis deux mois.
Abdelkader, le second prévenu, réitérait ses contestations, jeudi après-midi, face au tribunal. "Je n’ai rien à voir avec une vente de cocaïne et d’héroïne. Cela faisait seulement trois jours que j’étais à Charleroi, après un passage en Italie", précise le prévenu, qui jure ne pas être l’homme qui s’est débarrassé de la marchandise. "L’auteur a pris la fuite, mais ce n’est pas moi." Pour le parquet, les constatations policières et la découverte du profil ADN d’Abdelkader sur les boulettes confectionnées suffisent à établir sa culpabilité. Dix-huit mois de prison sont requis à l’encontre du suspecté dealer.
Trois hommes mystères
Un an de prison est requis contre Benterat, uniquement poursuivi pour la détention de cocaïne. Selon Me Samanci, son avocate, son client a fait preuve de "malchance" en se trouvant sur les lieux au moment de l’intervention policière. Une application modérée de la Loi pénale est plaidée. Pour Me Druart, les choses évidentes pour le parquet ne le sont pas forcément. L’analyse ADN a aussi relevé trois autres profils sur les fameuses boulettes. Et que dire des inversions d’identités et des descriptifs des suspects dont semblent avoir fait preuve les policiers, admettant l’erreur dans un des procès-verbaux.
Jugement le 9 mars.