Charleroi : la Ville dans l’incapacité de faire respecter l’interdiction des feux d'artifice
À Charleroi, l’usage de feux d’artifice bruyants est interdit pendant les réveillons. Mais aucun PV de police n’a été rédigé lors de cette fin d’année.
Publié le 24-01-2023 à 15h05 - Mis à jour le 25-01-2023 à 10h30
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La Ville de Charleroi s’est-elle vraiment donné les moyens de faire respecter les mesures de police adoptées au sein de son propre conseil communal quant à l’interdiction de faire usage de feux d’artifice traditionnels lors des réveillons de Noël et de la Saint-Sylvestre ?
Le conseiller indépendant Nicolas Kramvoussanos émet de sérieux doutes à ce sujet après avoir entendu le bourgmestre indiquer qu’aucun PV d’infraction n’avait été dressé. Et cela faute de plainte, d’identification des auteurs ou de disponibilité de forces de police, les patrouilles étant mobilisées par d’autres interventions plus urgentes. Paul Magnette l’a également rappelé: celle ou celui qui contrevient à cette disposition s’expose au paiement d’une amende pouvant s’élever jusqu’à 350 €. Mais à la répression, la Ville a préféré la prévention. C’est une interpellation de la conseillère Latifa Gahouchi (PS) qui a amené ce débat.
Chaque année, l’utilisation de ces produits fait de nombreuses victimes en Belgique. Mutilations, brûlures graves aux deuxièmes et troisièmes degrés: le bilan est très lourd et les dégâts souvent irréversibles. Sans parler des troubles occasionnés aux animaux domestiques que les explosions terrorisent. Leur bien-être est clairement mis à mal. Latifa Gahouchi en a pris personnellement la mesure à travers l’expérience d’un de ses collaborateurs parlementaires dont le chien, un berger d’Anatolie âgé de trois ans, est mort des suites d’une crise cardiaque la nuit du Nouvel an.
Réformé en juin 2022, le règlement général de police autorise, en son article 90, l’utilisation de feux d’artifice à bruits contenus, comme l’a rappelé l’échevine Alicia Monard en charge du Bien-être animal. Selon elle, la Ville a mené une campagne très active pour sensibiliser sa population au respect de l’interdiction. À l’approche des fêtes, des signalements de riverains connus pour l’usage d’engins pyrotechniques ont été transmis aux autorités communales. Des visites préventives de la police ont été organisées à leur domicile, ce qui a probablement réduit le nombre de tirs, avance Alicia Monard.
Parce que la législation fédérale ne prévoit rien en la matière, il est impossible de contraindre les commerçants locaux à ne pas vendre de feux d’artifice traditionnels. Mais Charleroi s’engage à les sensibiliser l’an prochain. L’échevine l’observe: c’est un travail d’éducation de longue haleine, il faut se donner le temps de faire évoluer les comportements.