Nouvelle coalition antifasciste des forces vives
Le Front commun syndical, les ASBL et les principales forces politiques ont confirmé, hier, leur projet antifasciste.
Publié le 23-01-2023 à 14h54 - Mis à jour le 23-01-2023 à 16h59
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Aujourd’hui, l’extrême droite a remporté les élections en Italie et grimpe de plus en plus en Allemagne et en France. "Et à Charleroi, on se souvient qu’il y a 3 ans, en janvier 2020, des militants du milieu associatif et syndical s’étaient rassemblés à Gilly pour protester contre un congrès visant la création d’un nouveau parti politique d’extrême droite, rappellent Fabrice Eeklaer de la CSC et Vincent Pestieau de la FGTB. Alors qu’ils menaient leur action de désobéissance civile, pour dire qu’ils ne voulaient pas de fascistes à Charleroi, ils ont été gazés et matraqués par la police d’une part, arrosés par l’autopompe de l’autre – des violences policières qui ont été depuis lors attestées par des rapports officiels et pour lesquelles nous prévoyons une plainte collective".
Mais ce "dimanche noir" aura servi de point de départ pour une nouvelle alliance à Charleroi. Depuis des mois, syndicats, politiques et secteur associatif se rencontrent régulièrement. Une "Coalition antifasciste de Charleroi" est née, sous l’impulsion de la FGTB et de la CSC, et une motion pour faire de la métropole une ville antifasciste est présentée au Conseil communal de ce lundi 23 janvier, au soir.
PS, PTB, Ecolo, C+ et MR s’y engagent à soutenir et promouvoir la lutte antifasciste à Charleroi. "On veut ouvrir une nouvelle page sur la formation des jeunes, la vigilance, l’union. Parce que la richesse de Charleroi, ce sont les gens qui y habitent, peu importe leur nationalité, leur origine, leur religion", précise Latifa Gahouchi (PS). Elle est rejointe par Germain Mugemangango du PTB: "Il ne faut pas être naïfs. On a la chance que l’extrême droite ne soit pas organisée en Wallonie, mais si on reste passifs, elle va se développer sournoisement pour finir par nous exploser à la figure. C’est pour cela que cette dynamique est essentielle".
La motion prévoit d’empêcher "par tous les moyens légaux" la diffusion de propos haineux, racistes, sexistes ou xénophobes, de surveiller les événements ouvertement fascistes, de soutenir et promouvoir la coalition antifasciste, d’impliquer la jeunesse carolo et la sensibiliser aux dangers de l’extrême droite, ainsi que former les policiers et fonctionnaires à l’ouverture et l’égalité. Tous les partis, à l’exception du MR, revendiqueront aussi que le 8 mai (jour de capitulation du nazisme) soit à nouveau un jour férié.
"La coalition antifasciste de Charleroi se réunira tous les mois, avec une première action importante pour le 8 mai. Les jeunes s’occuperont de communiquer et éduquer sur les réseaux sociaux, un terrain où l’extrême droite est forte", complètent les syndicats.