Explosion des retours tardifs à l'aéroport de Charleroi
En 2022, plus de 2 000 avions ont regagné leur base en dehors des heures d’ouverture de l’aéroport. Un pic jamais atteint.
Publié le 23-01-2023 à 14h42 - Mis à jour le 24-01-2023 à 12h41
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En 2022, le nombre de retours tardifs d’avions a explosé à l’aéroport de Charleroi. BSCA est un aéroport de jour: il n’est, de ce fait, pas autorisé à accueillir d’appareils entre 23 heures et 6 heures du matin. Ça, c’est pour la théorie.
Dans la pratique, des avions atterrissent de manière régulière pendant la nuit aéronautique: il y en a eu 2 164 l’an passé, un record. C’est ce qu’indique le ministre MR en charge des Aéroports Adrien Dolimont dans une réponse écrite au député Écolo Christophe Clersy. Par rapport à la dernière année de référence avant crise sanitaire (2019), la hausse des retards a été de 60%. Et de 42% par rapport à 2018. En affinant l’analyse, il apparaît que l’évolution se marque à partir du mois d’avril. On en est alors à 266 retours tardifs contre 77 en mars, chiffre qui grimpe à 259 en mai, 287 en juin, 292 en juillet pour retomber en août et en septembre entre 250 et 260.
Comme l’explique le ministre, c’est la congestion de l’espace aérien qui a favorisé ce phénomène, après l’éclatement de la guerre en Ukraine. Ainsi, seul 80% de l’espace aérien habituellement disponible en Europe est autorisé à la navigation aérienne, entraînant une congestion et parfois des allongements de distances entre deux aéroports.
Eurocontrol, dans son rapport annuel de décembre 2022, estime que la situation pourrait encore empirer durant l’année 2023 en raison de la réduction de l’espace aérien, de la poursuite de la reprise des activités et de la fragmentation des espaces aériens et de leur contrôle. Il faut toutefois noter à Charleroi que 70% des retours tardifs ont lieu entre 23 h 00 et minuit, dans des plages horaires les plus proches des heures d’ouverture à l’exploitation de l’aéroport. Comme le relaie le député, des riverains se plaignent de ces retards récurrents. Une pétition a été déposée auprès du parlement wallon pour obtenir une réduction du nombre de vols en partance depuis BSCA, ainsi que la révision de l’horaire des premiers et derniers décollages dans un souci d’écologie et de santé publique. Le ministre précise que cette pétition a récolté 188 signatures en 6 mois. "Si je ne minimise absolument pas l’impact des nuisances à l’aéroport de Charleroi, cette réalité démontre que l’activité de l’aéroport carolo semble soutenue par la population locale.".