Une exposition autour de l'œuvre de Pierre Debatty à l'ancien Musée des beaux-arts de Charleroi
L’ancien Musée des beaux-arts de Charleroi accueillera bientôt une exposition de peintures et sculptures autour de l’œuvre de Pierre Debatty. Focus.
Publié le 16-01-2023 à 21h45 - Mis à jour le 16-01-2023 à 21h46
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Après le Bois du Cazier à Marcinelle en 2004 et le terril du Martinet à Roux en 2018, c’est un autre lieu emblématique de Charleroi – la ville où il a grandi, commencé à étudier et longtemps travaillé – que se prépare à investir le peintre Pierre Debatty. Ses œuvres seront en effet exposées du 18 mars au 18 juin (aux côtés de créations de six sculpteurs, dont Daniel Fauville) au premier étage de l’ancien musée du Palais des Beaux-Arts. "Exploiter le potentiel de sites en transition, ou dont ce n’est pas la vocation, pour faire vivre et exister l’art: telle est l’ambition de l’ASBL Tranches de l’art", confie son fondateur, André Belle.
Le choix évident du PBA
L’exposition Noir & Blancs (noir au singulier et blancs au pluriel) s’inscrit pleinement dans cet objectif. Ainsi que le souligne lui-même Pierre Debatty, "les racines, les motivations, l’inspiration et les thèmes de ma démarche picturale sont complètement ancrés dans le décor de Charleroi". De la matière des terrils dans les années 80 jusqu’aux grands paysages aériens et embourbés des années 2000, en passant par les structures architecturales des années nonante et l’évocation des hangars industriels désaffectés et marqués par la rouille, le peintre veut rendre à sa ville de cœur tout ce qu’elle lui a donné.
C’est qu’il y a suivi les cours de l’académie des Beaux-arts durant l’adolescence avant d’y enseigner son art entre 2000 et 2019. Et c’est au musée des Beaux-Arts qu’il y a rencontré des figures marquantes de la peinture telles que Klee, Picasso ou Schiele à la faveur de visites d’expos en compagnie de son père.
Le choix du lieu s’est ainsi imposé comme une évidence: "Entre le futur musée de la BD et l’ancien MBA, un créneau s’offrait à ce projet", confirme André Belle qui a pris les contacts, défini la scénographie et conçu la communication. Toiles noires et période matiériste, grands formats alignés, toiles verticales, paysages entre pays noir et pays blanc feront écho sur les murs extérieurs de la grande salle aux explorations nouvelles, concentrées dans les îlots centraux: architectures plus mystérieuses, temples et sanctuaires, lieux spiritualisés et très petits formats, avec des créations sur papier. Le sacré constitue l’une des facettes du travail artistique du peintre. L’expo entend ainsi… donner du temps aux temples.
L’histoire d’une amitié
L’histoire de la rencontre du peintre et d’André Belle, c’est d’abord celle d’une amitié. "Nous étions voisins à Mont-sur-Marchienne, rapporte le second. Chemin faisant chacun de notre côté, nous nous sommes un peu perdus de vue avant de nous retrouver. Comme j’adore ce qu’il fait, je lui ai proposé d’organiser une exposition au Cazier. Le mémorial venait d’ouvrir ses portes. Il y avait du sens à l’investir. En 2004, Pierre a été le premier artiste à y exposer. J’ai réédité l’expérience dans les ruines de l’abbaye de Villers-la-Ville en 2006, au château de la Hulpe en 2009 avant le Martinet en 2018. Nous sommes allés l’année suivante à la Citadelle de Namur pour le festival international Nature. Et nous voici associés une nouvelle fois pour cette expo au PBA."
Peindre et dessiner, c’est pour Pierre Debatty explorer les possibles. C’est comme il l’écrivait joliment en préface de son ouvrage Territoires d’ici et d’ailleurs, "rêver au-delà des nuages, aux oiseaux de passage, en dessous les orages, là où nous n’irons jamais. J’aime créer mon propre monde, un grand paysage illimité conçu par une succession de plans et de strates, de gouffres et de vallées, de terres arides et brûlées et à présent, davantage, de reflets, d’air et de cosmos."
Jusqu’à la fin du chantier
L’expo Noir & blancs s’articulera sur deux espaces: celui de la salle du premier étage et celui de l’extension en verre du PBA, où sera aménagé un jardin de sculptures. "C’est un pari, observe André Belle. Sans retard, les travaux de la place du Manège s’achèveront en effet aux alentours de la fin juin. Pendant toute la durée de l’événement, nous serons donc encore dans les chantiers de rénovation urbaine." L’organisateur entend mettre les bouchées doubles pour faciliter l’accès à l’exposition et la rendre attractive. Il est déjà possible d’en prévisualiser le contenu. "Avec un architecte, nous avons en effet modélisé l’espace en 3D et créé une animation virtuelle. Le résultat est visible dans une courte vidéo publiée sur la plateforme Youtube."