Les poubelles plus chères, sans quoi « il y aura des pertes d’emploi »
Sans l’augmentation du prix des sacs-poubelle, l’intercommunale Tibi devrait licencier des gens, d’après le bourgmestre.
Publié le 04-01-2023 à 06h00
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Depuis ce 1er janvier 2023, le prix des poubelles à Charleroi a augmenté. Plus chers et moins grands, les sacs blancs (déchets résiduels) subissent une augmentation de près de 50 %. Le surcoût annuel estimé devrait être compensé par l’arrivée des sacs verts, moins chers, et tout ce qui ira dedans ne finira pas dans la poubelle blanche, ainsi que par l’indexation automatique pour ceux qui ont la chance d’en bénéficier.
Au dernier conseil communal, le PTB a tenté une dernière fois de faire annuler la décision de Charleroi d’augmenter le prix des sacs. Parce que le pouvoir d’achat de la population prend déjà un coup avec l’inflation tirée par les prix de l’énergie, et parce que la Région a mis 8 millions€ pour aider les intercommunales. Un coup dans l’eau pour le PTB, le prix est bel et bien augmenté dès 2023.
Mais les raisons invoquées par la majorité valent la peine d’être entendues. "Partout où on peut économiser 1 €, on le fait, que ce soit dans les intercommunales, la police, les pompiers, la Régie communale autonome… Mais ici, malgré l’aide bienvenue de la Région (NDLR: qui représente 900 000€ pour Tibi) , ça ne suffira pas, a expliqué Paul Magnette. Il n’y a aucun bourgmestre ou collège communal que ça amuse d’augmenter les prix des sacs-poubelle, mais sans cette augmentation, il y aurait des pertes d’emploi chez Tibi. On pourrait décider, politiquement, de ne pas augmenter le prix des sacs : mais nous, nous faisons le choix de préserver l’outil et l’emploi."
Pour le président de l’intercommunale Léon Casaert, également conseiller communal PS, la décision fédérale d’appliquer une taxe sur la production d’électricité vient également – en plus de l’indexation des salaires et de l’augmentation des prix de l’énergie – mettre à mal les finances de Tibi. "Cette taxe est une très bonne chose, en soi, pour taxer les gros producteurs d’énergie. Mais avec son UVE (NDLR: unité de valorisation énergétique) , Tibi ne fait pas de surprofits : brûler des déchets leur permet de produire de l’électricité qui est vendue pour faire baisser le prix de traitement des autres déchets. Or cette nouvelle taxe représente 150 000€ pour l’intercommunale."