Les vrais chiffres de la fréquentation scolaire à Charleroi
L’échevine en charge de l’Enseignement est confiante sur l’évolution positive des populations scolaires. Malgré une légère baisse.
Publié le 30-12-2022 à 21h00
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Comment évolue la fréquentation des écoles fondamentales du réseau communal de Charleroi ? À cette question du chef de groupe MR Nicolas Tzanetatos, la Première échevine en charge de l’Enseignement Julie Patte vient d’apporter une réponse détaillée dans le dernier bulletin des questions écrites. "En termes d’inscriptions, les chiffres en maternelle accusent une légère baisse, tendance généralisée en Fédération Wallonie-Bruxelles." Selon les fédérations de pouvoirs organisateurs, cette évolution est liée à celle de la natalité qui a connu une diminution en 2019-2020. "À Charleroi, les comptages opérés en septembre ont provoqué la perte de plusieurs emplois temporaires. Ces emplois devraient être récupérés en cours d’année scolaire au gré des arrivées d’élèves." À ce niveau d’enseignement, les entrées en classe s’étalent en effet jusqu’en juin, les enfants pouvant rejoindre l’école à partir de 2 ans et demi sans qu’il y ait obligation.
Pour illustrer son propos, la Première échevine revient sur les augmentations d’effectifs intervenues l’année dernière: "Au total, 36 nouveaux postes mi-temps ont dû être pourvus en maternelle en novembre, janvier, mars et mai." Si l’on analyse l’évolution des fréquentations scolaires entre 2015 et 2022, on observe qu’elle suit au sein du réseau de la Ville (avec un tassement un peu supérieur) la courbe de la Fédération Wallonie-Bruxelles. "Dans nos écoles, on observe des baisses de population normales, d’autres plus marquées, mais aussi des hausses et des success stories", poursuit-elle. Et c’est logique: depuis la précédente mandature, les majorités ont mis le paquet sur la rénovation des bâtiments, l’amélioration de leur confort, la sécurisation et l’embellissement des abords. La Ville n’a jamais investi autant dans l’amélioration de ses infrastructures, qu’il s’agisse des locaux, des cours de récréation ou des blocs sanitaires (un demi-million d’euros vient d’être consacré à la rénovation complète de plusieurs d’entre eux).
Plusieurs facteurs influencent le choix d’une école. La proximité bien sûr mais aussi le projet pédagogique, la qualité de l’enseignement, le cadre de vie et le niveau d’équipements. Force est de reconnaître que ce dernier critère n’était guère attrayant au cours des deux dernières décennies. Des écoles très anciennes, des sanitaires en piteux état, des cours défoncées, des panneaux d’identification laissant penser que le lieu est à l’abandon, etc. Pas partout, mais souvent. "C’est pour cette raison que les écoles constituent la priorité de nos plans d’investissements avec une proportion de 60% des moyens. En parfait accord avec l’échevin des Bâtiments et le bourgmestre, nous avons choisi de doubler ce Plan Marshall scolaire d’un travail ambitieux sur l’efficience énergétique. Les écoles représentent plus de deux tiers de notre plan Renowatt, 7 écoles seront rénovées en 2023 et 2024, et du programme de tiers investisseur avec Igretec, 15 écoles budgétées entre 2019 et 2024 pour un total de 42 millions d’euros. L’école Cobaux est un premier chantier terminé avec succès. Preuve qu’un beau bâ timent et des conditions d’enseignement agréables influencent positivement la fréquentation: les chiffres de rentrée sont déjà en légère hausse. Les travaux à l’école fondamentale de Marcinelle Centre se termineront cet été et ceux de l’école Lepage Roux Centre, de la Digue et du Phénix Dampremy débuteront en 2023. Viendra ensuite le projet du Tailleny à Ransart."
L’impact sur les inscriptions n’est évidemment pas immédiat, il peut même être brièvement négatif durant la période des travaux, mais l’expérience montre un rattrapage voire une augmentation une fois l’école rénovée. "L’école de Lodelinsart Ouest dont le nouveau bâtiment a été intégré par ses élèves en 2017 enregistre une hausse de population de 53% par rapport à 2015 ! Sur le plan pédagogique, nous constatons également des success stories. L’école de la Bassée, qui s’est lancée en 2018 dans un projet innovant favorisant les pédagogies actives et l’autonomie a vu sa population primaire augmenter de 62% et celle des classes maternelles de 136% depuis 2015. Celle des Mimosas à Gosselies a augmenté de 151%, également après le lancement d’un projet pédagogique ouvert." Pour Julie Patte, les chiffres ne peuvent que s’améliorer dans la durée. Il faut juste se montrer patient.