Service des étrangers à Charleroi: une amélioration s'impose
Salle d’attente trop petite, formalités trop longues : le service des étrangers peine à offrir un accueil décent.
- Publié le 07-12-2022 à 21h30
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Comme tous les matins en semaine, une file s’est formée devant les portes du service des étrangers à l’entrée du marché vespéral à Marcinelle. À 9 heures, ils sont une grosse trentaine à poireauter dans le froid. Des hommes et des femmes de tous âges, parfois de jeunes enfants. Ils viennent d’Afrique, des Balkans, de Turquie, d’Asie. L’afflux de réfugiés ukrainiens est derrière. La même scène se répète jour après jour, quel que soit le temps. Rien pour s’abriter de la pluie ni de la neige. Il faut attendre et attendre encore pour accéder aux bureaux. Miloud est arrivé à 7 heures, il est le numéro 17 dans la file. "Si je n’entre pas avant midi, je devrais revenir plus tard. C’est toujours comme cela !"
Le conseiller communal indépendant Nicolas Kramvoussanos le déplore: "La première ville de Wallonie peut mieux faire dans l’accueil. Surtout lorsque l’on sait que l’inclusion est l’une des pierres angulaires du projet de sa majorité PS-C +-Écolo." L’échevin en charge de la Citoyenneté Mahmut Dogru en a pleinement conscience. "D’ailleurs, des dispositions ont été prises en amont pour améliorer cette situation, souligne-t-il. Après l’installation de bancs aux abords du bâtiment, nous allons faire placer un auvent qui protégera les personnes des intempéries." Le choix s’est porté sur une structure amovible qui ne nécessite pas de permis d’Urbanisme. "Nos équipes y ont travaillé. Un marché est en cours d’élaboration: son montant étant en dessous du seuil pour lequel une procédure complète est requise, seuls trois fournisseurs seront consultés. Nous pourrons alors attribuer la commande et faire procéder à l’installation."
D’autres mesures sont à l’étude pour réduire le temps d’attente et améliorer l’expérience des usagers. Dans l’immédiat, un contact vient d’être pris avec le centre régional d’intégration de Charleroi, le CRIC, pour offrir une boisson chaude dès l’arrivée le matin.
"En équipe, nous avons vraiment réfléchi à la façon d’accueillir les personnes dans les meilleures conditions, mais notre marge d’action est étroite", lâche l’échevin. Il souligne la responsabilité de l’État fédéral dans cette situation. "Non seulement, les formalités sont lourdes. Le moindre changement oblige les personnes à se présenter. Mais le financement de notre service des étrangers n’est pas à la hauteur. Nous souffrons d’un sous-effectif chronique. Il faut corriger cela.".