"L'Homme et la jolie fille": un clip tourné à Charleroi
" L’Homme et la jolie fille ": c’est le titre d’une chanson d’Aurélien Belle, mise en images dans un clip 100% carolo.
- Publié le 01-12-2022 à 16h45
- Mis à jour le 01-12-2022 à 16h58
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Depuis 30 ans, le Carolo Aurélien Belle met des chansons en texte et en musique. En prélude à la sortie de son nouvel album en 2023, l’auteur-compositeur-interprète vient de partager sur les réseaux sociaux le clip de son single L’Homme et la jolie fille. Douceur, mélancolie, intemporalité et indétermination donnent au titre les couleurs de l’automne. Une réalisation 100% Pays noir.
Aurélien Belle, pourquoi ce titre et pourquoi maintenant ?
Je voulais sortir du registre de l’humour, des jeux de mots et du débit rapide qui caractérisent mon répertoire. Je voulais quelque chose de doux et de lent pour se « pauser », quelque chose d’à la fois romantique et contemplatif, mais de très sincère et authentique. Alors, j’ai opté pour le réalisme magique des films d’André Delvaux: une balade universelle sur l’ambigüité de ces couples que l’on croise parfois en rue. Quant au choix du moment, l’automne était une évidence. Ni trop sombre, ni trop lumineux, un entre-deux seyant…
Comment cette chanson est-elle née ?
Je l’ai créée avant le Covid, il y a près de quatre ans, et déjà interprétée sur scène en piano-voix. Tout a été écrit en deux jours, texte et musique: c’est le fruit de mon sens de l’observation. Vous savez, j’aime bien les fins de soirée quand il reste peu de monde, trois pelés et deux tondus comme on dit chez nous à Charleroi. Ce sont des heures favorables pour étudier le comportement des gens. Ils nous apparaissent alors tels qu’ils sont et non comme ils voudraient qu’on les voie. Ainsi que l’a dit le chanteur Christophe, les portes de la nuit ne sont jamais fermées à clé. Ma chanson se veut une invitation au lâcher-prise. Nous en avons tant besoin ! Dans ce clip, un arrangement audacieux d’instruments donne de la profondeur et du volume aux paroles, de la matière à la mélodie.
Pourquoi avoir terminé sur un point d’interrogation ?
Pour ne pas enfermer le spectateur dans une certitude, pour lui laisser le choix de son interprétation. Qui est l’homme pour la jolie fille, qui sont-ils l’un pour l’autre ? Forment-ils un vrai couple ? Chacun est libre de sa lecture: la dernière image est un fondu noir, alors que les deux personnages se rapprochent. Et peut-être finalement que ces deux individualités ne font qu’une, allez savoir ? Il y a une pluralité de sens !
C’est un clip très carolo que vous présentez là ?
Oui, tout est carolo, à 100%. Les personnages, les musiciens, les décors. Le tournage et le montage se sont étalés sur une dizaine de jours. On reconnaît le passage de la Bourse, le Livre ou verre que Blandine Grandchamps a mis à notre disposition, le magasin de l’opticien Devillers, le boulevard Tirou et le bar rétro du cercle Saint-Charles. C’est une pépinière de talents, notre ville de naissance ou de cœur, voire les deux dans mon cas: mon projet a soulevé de l’enthousiasme et énormément de soutien. À toutes celles et ceux qui ont contribué à la réalisation, à tous ces complices de mon aventure qui sont devenus, pour beaucoup, des amis, je dis merci. Sans eux, ce ne fut pas possible !
On imagine que c’est très émouvant pour un artiste de voir une de ses chansons prendre finalement chair à l’écran ?
J’avais les personnages plus ou moins en tête, je les imaginais. Dans le clip, ils deviennent réels, tout en restant conformes à l’idée que je m’en faisais. Les rôles ont été bien distribués. Ce clip, c’est un contrepoint entre le son, mixé et masterisé par Pierre Batholomé sur des arrangements de Françoise Derissen, et les images sublimées par Mélow Carmusciano dans une conception graphique de David Vicari. Ça m’a littéralement retourné quand je l’ai découvert. On se sent alors dans un état orgasmique (rires).
L’Homme et la jolie fille donnent-ils la tonalité de votre nouvel album ?
C’est assez fidèle. L’album reprend huit titres qui racontent des saynètes de la vie quotidienne. L’ambigüité des relations de couple – ou de binôme – en est le thème central: au moins la moitié des chansons l’abordent. L’écriture musicale est radiophonique, sur un rythme octosyllabique. Quant au récit à l’imparfait, il nous permet de le raccrocher au passé même s’il est profondément ancré dans le présent. Je pense d’ailleurs qu’il ne vieillira pas. On est dans l’universalité.