À Charleroi, un dispositif contre le harcèlement de rue
Un dispositif de mise en protection des victimes de harcèlement de rue est en place depuis près d’un an. Premier bilan et perspectives.
Publié le 30-11-2022 à 20h00
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Dix mois après l’adoption de sa motion contre le harcèlement en rue, le MR de Charleroi vient de demander par la voix de son chef de groupe Nicolas Tzanetatos une évaluation de l’action "Ask for Angela" mise en place sur le territoire. Ask for Angela (demandez Angela), c’est un code qui permet aux filles importunées sur l’espace public d’alerter discrètement des lieux partenaires. Il leur suffit d’y entrer et de prononcer la phrase pour bénéficier d’une écoute et d’une mise en protection immédiate.
Comme l’explique l’échevine Alicia Monard en charge de l’Égalité des Chances, le dispositif mobilise actuellement une quinzaine d’établissements: "Il s’agit non seulement de magasins et de bars répartis entre la ville-haute et la ville-basse mais aussi d’institutions culturelles et sportives. Celles-ci ont souhaité embarquer dans l’aventure à la fois parce qu’elles sont fréquentées par un large public et qu’elles sont parfois excentrées et peuvent s’avérer comme une ressource utile sur certains parcours que les Carolos connaissent bien".
La formation de stewards et de gardien (ne)s de la paix a permis de compléter le dispositif par des safe points mobiles: les modules sont dispensés par le collectif d’associations partenaires de l’opération composé de la Maison Plurielle, Soralia (ex FPS), Vie Féminine, Le Centre Ener’J et Tels Quels (pour le volet LGBTQIA + ). Dans les jours à venir, ce sont les événements de fin d’année qui seront ciblés, notamment le village de Noël.
À terme, il est prévu d’accroître la visibilité de l’action en sensibilisant tous les organisateurs. Une première évaluation sera effectuée en janvier, promet l’échevine, qui entend intensifier la formation et la mobilisation de partenaires pour faire de "Ask for Angela" un outil de prévention efficace contre le harcèlement de rue. Selon un rapport de l’ONG Plan International, 91% des filles et 28% des garçons de 15 à 24 ans interrogés à Anvers, Charleroi et Bruxelles dans le cadre de la campagne "Safer cities for girls" disent avoir déjà été victimes de harcèlement sexuel ou d’homophobie dans l’espace public. Sensibiliser le public à cette réalité, mais aussi offrir des espaces de sécurité aux personnes qui se sentent en danger est une priorité de l’échevinat, qui travaille en partenariat avec la Police et son référent sexisme et délits de haine, le premier inspecteur principal David Quinaux.