L'aéroport de Charleroi n'a que de faibles retombées pour la Ville
L’aéroport ne rapporte à la Ville qu’1,3 million d’euros de taxes. Et les retombées touristiques sont faibles, selon l’échevin Parmentier.
Publié le 28-11-2022 à 19h22 - Mis à jour le 28-11-2022 à 21h00
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Quelles retombées économiques, fiscales et touristiques l’activité de l’aéroport amène-t-elle à la ville de Charleroi ? Le conseiller C + Tanguy Luambua a mis la question à l’ordre du jour du conseil communal. Et les réponses sont… plutôt décevantes. En termes d’emploi, BSCA reste incontestablement une locomotive au pays noir. Et c’est aussi un levier de croissance. Mais les taxes communales ne rapportent à la Ville qu’1,3 million par an, essentiellement grâce au parking. En comparaison avec Bruxelles National, c’est très peu: on est à Zaventem sur un rendement d’une dizaine de millions d’euros par an, selon Tanguy Luambua. "La taxe passager levée par le fédéral ne donne lieu à aucune rétrocession", a précisé l’échevin Thomas Parmentier en charge des Finances et du Tourisme. La Ville doit-elle dès lors rechercher de nouveaux moyens de taxation ? La direction de BSCA a fait preuve d’une grande créativité pour aller puiser dans les poches de ses passagers, son exemple devrait inspirer le collège: après avoir mis en place une zone drop off payante qui n’existe pas à Zaventem, elle vient d’imaginer de faire payer l’accès aux toilettes. Un automate a été installé comme dans les stations-service d’autoroute: même Michael O’Leary de Ryanair n’avait pas encore osé faire ça dans ses avions.
Enfin, c’est sur le plan du tourisme que la réponse est la plus décevante: Thomas Parmentier annonce en effet avoir renoncé à capter les millions de passagers annuels. Il le justifie par tous les obstacles à cette ambition: BSCA est un aéroport de départ et non d’arrivée, la promotion de Charleroi est hors de portée de budget, etc. Il y a pourtant un large réseau de partenaires à la Maison du Tourisme et notamment des hôteliers, comme l’a souligné le conseiller indépendant Nicolas Kramvoussanos. Du reste, lorsque l’on veut réussir quelque chose, on ne commence pas par se dire que c’est impossible et qu’on n’y arrivera pas. Quant à l’anticipation des grèves et à la gestion de la communication de crise, la direction de BSCA peut certainement mieux faire: dans son intervention, le conseiller PTB Germain Mugemangango a tenu à revenir sur la grève interprofessionnelle du 9 novembre dernier (non sur l’arrêt de travail du personnel de sécurité le 18 octobre), un événement annoncé de longue date que le top management de l’aéroport a voulu ignorer… jusqu’à être rappelé à l’ordre par l’urgence. N’en déplaise au chef de groupe MR Nicolas Tzanetatos, cela s’appelle bien de l’incurie.