Les paysages carolos mis en boîte à musique
La salle V2 accueille l’expo " Jukebox Boîtes " de l’artiste Renaud Perrin. Une sortie de résidence sans fausses notes.
- Publié le 26-11-2022 à 06h00
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D’un bout à l’autre de la francophonie ou presque, Marseille et Charleroi se retrouvent dans le travail de Renaud Perrin. L’artiste polymorphe, originaire de la cité phocéenne, vient de terminer une résidence artistique en Pays ex-noir, au sein du Vecteur. Dès aujourd’hui, et jusqu’au 27 janvier, son travail peut se découvrir et s’apprécier, gratuitement, en la salle V2, rue de Marcinelle.
Avec un fil rouge, qui donne son nom à l’exposition, "Jukebox Boîtes", cet objet qui continue à fasciner: "Je m’intéresse beaucoup à la musique, à l’architecture et au design, avoue l’artiste. Le jukebox, en tant qu’objet mais aussi par son contenu, réunit tous ces aspects. C’est en plus un motif assez peu représenté dans les arts graphiques et qui a quasiment disparu de l’espace public. Cet objet mécanique quasiment devenu obsolète peut aussi aisément se voir comme un écho de l’industrie lourde qui a façonné le paysage de Charleroi mais qui a quasiment disparu depuis." En autant d’espaces aménagés au cœur de la grande salle d’expo, Renaud Perrin donne à voir une bonne partie de ses capacités, tandis qu’il admet volontiers que l’art commence là où l’académisme se termine: ici, ce sont des dessins au pastel sec, noir, que le créateur a gratté à la gomme pour en faire ressortir les parties blanches ; là, c’est une TV qui diffuse quelques vidéos réalisées par l’artiste ; plus loin, ce sont des livres pour enfants, plus ou moins grands, qui sont consultables. Enfin, tout le long des murs extérieurs, des peintures à l’huile sur papier résument la résidence carolo de Renaud Perrin: à travers d’astucieuses métaphores visuelles et des collisions graphiques entre les objets, les formes et les fonctions, il fait dialoguer les repères visuels du paysage industriel local avec les marqueurs du monde musical.
Une approche ludique qui plaira à toutes les générations, ravies de voir le kiosque Léon Coton transformé en jukebox, un chevalement de mine surmonté non par une molette mais par un magnétophone ou encore une tour de refroidissement métamorphosée en baffle.
C’est à voir dès aujourd’hui et chaque mercredi, vendredi et samedi, de 14h à 18 h. Attention, fermeture pour les fêtes, du 23 décembre au 4 janvier.