Charleroi : la Croix-Rouge lance un appel à la solidarité
À Marcinelle, la Croix-Rouge a créé son seul centre logistique alimentaire en Hainaut. Face à une hausse des demandes d’aide, elle lance un cri d’alarme.
- Publié le 09-11-2022 à 06h00
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Depuis sept heures du matin, ils sont une dizaine de bénévoles, aux couleurs de la Croix-Rouge, encadrés par un coordinateur, à s’affairer autour de cageots remplis de fruits, légumes, laitages et autres produits frais. Les uns les trient pour placer ensuite les denrées dans une des chambres froides et les frigos, les autres préparent des vivres pour emplir la camionnette qui prendra la direction des cinq points de distribution de la région de Charleroi. Bienvenue au "hub" alimentaire de la Croix-Rouge, à Marcinelle !
Le hub, c’est-à-dire un centre logistique alimentaire, a vu le jour en 2020, en réponse à la demande d’aide alimentaire qui commençait à s’accroître avec la pandémie de Covid-19. D’abord installé à Gilly, il prend ses quartiers à la rue Destrée, sur le site autrefois occupé par un charcutier bien connu. Objectifs: être irréprochable sur le plan sanitaire, rationaliser les forces pour être plus efficace et assurer une meilleure répartition entre les points de distribution, ainsi qu’une égalité de traitement entre ceux-ci. Il est ouvert six jours sur sept en matinée, et fonctionne avec une équipe tournante d’une vingtaine de bénévoles.
Le résultat est à la hauteur des attentes. Le centre couvre idéalement les besoins des cinq entités locales (Charleroi, Jumet, Monceau, Châtelet et Fleurus), assurant neuf distributions de colis par semaine. En un an, la quantité de vivres récoltés affiche une nette de hausse : de 160 tonnes en 2021, on en était, fin octobre, à 272 tonnes de produits frais, précise Marie Lacuisse, directrice pour la province de Hainaut. Ces denrées proviennent de neuf magasins de deux enseignes de distribution, avec lesquels la Croix-Rouge a conclu des partenariats pour les invendus, mais aussi grâce au Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) qui permet d’obtenir des vivres non périssables. La plateforme Soli-Food permet en outre des achats en faisant des économies significatives.
On l’aura compris, le hub ne chôme pas. Et heureusement, d’ailleurs. Car la demande, elle aussi, augmente avec les effets de la crise énergétique et de l’inflation: de 10 à 50% selon les endroits. "Dans la région carolo, les chiffres ont été multipliés par deux en quelques mois", indique Pierre Santacatterina, directeur du réseau Croix-Rouge. De nouveaux profils de personnes nécessiteuses apparaissent: des femmes seules avec enfants, des personnes âgées, des étudiants aussi. Une croissance de la demande qui dépasse le poids de vivres collectés. "Ce qui nous incite à réduire un peu le poids des colis pour satisfaire toute demande", indique le responsable. Jusqu’à présent cette année, le hub a déjà permis d’aider 5 000 personnes le la région de Charleroi. Soit 40 000 colis, un quart de ceux distribués en Belgique par l’association.
Cette croissance incite la Croix-Rouge, premier acteur de l’aide alimentaire en Belgique, à lancer un appel pressant. D’une part parce que les dons d’invendus ont tendance à diminuer et que les grandes surfaces donatrices rationalisent leurs coûts, mais aussi parce qu’une plus grande quantité de vivres nécessite davantage de logistique, entraînant plus de coûts et de charges fixes alors que l’énergie et l’inflation pèsent. Cela signifie aussi davantage de moyens humains, bénévoles compris. "Chaque don, petit ou grand, contribue à remplir le frigo d’une personne dans le besoin", rappelle la Croix-Rouge.
Infos: www.croix-rouge.be