Charleroi: à 36 ans, il échange un bisou avec une mineure de 13 ans, c’est plus qu’une relation « oncle-nièce »
Également suspecté d’avoir violé la victime à son domicile, Jonathan conteste la prévention.
- Publié le 09-11-2022 à 18h51
- Mis à jour le 09-11-2022 à 18h52
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"Oui, il y a eu un rapprochement. Nous étions proches, on se confiait l’un à l’autre." C’est par ces mots que Jonathan, 39 ans, a résumé sa relation avec Sophie (prénom d’emprunt). Problème, cette dernière était seulement âgée de 13 ans quand Jonathan "s’est rapproché " d’elle, entre septembre et octobre 2019. Pour la justice, le trentenaire a commis un viol et un attentat à la pudeur envers la jeune adolescente.
Un changement de comportement
Dès son retour de vacances avec Jonathan et la compagne de ce dernier, Sophie semble métamorphosée. Selon sa mère, le comportement de sa fille n’est plus le même qu’auparavant. "Elle était repliée sur elle, restait enfermée dans sa chambre et se montrait agressive", précise Me Amélie Roekaerts, partie civile. La mère décide donc de poser quelques questions à son adolescente et surveille ses activités sur son smartphone. L’instinct maternel se trompe rarement. Des messages interpellants sont découverts par la grande sœur de la mineure. Le 22 octobre, la mère de famille porte plainte à la police.
Interrogée par sa sœur aînée, Sophie dévoile les agissements de Jonathan. "Elle lui confie qu’elle l’a vu, un mercredi après-midi, pour aller faire un tour dans son 4x4. Elle confie également avoir subi des attouchements au domicile du prévenu, ainsi qu’une relation.", ajoute le parquet.
Des propos interpellants
Pour la partie civile et le parquet, les messages envoyés par Jonathan à la jeune mineure posent question et confirment son attirance pour cette dernière. Le 6 octobre 2019, Jonathan a notamment confié à Sophie "essayer de ne plus faire de message, même si ce n’est pas facile puisque je t’aime." "Il y a également eu d’autres messages du genre “si tu as tiré un trait, dit le moi”, “Tu restes connectée et pas de messages” ou encore “sois heureuse avec tes prochains mecs”", ajoute le parquet. Outre ces propos interpellants, Jonathan s’est également montré un peu stressé par rapport à ses propos et a incité Sophie à effacer les conversations.
La substitute du procureur considère que cette relation est bien plus qu’une simple relation oncle-nièce, comme évoqué par Jonathan pour expliquer ses écrits. Il reconnaît uniquement avoir échangé un bisou avec Sophie, dans le 4x4, la dernière fois qu’il a vu la mineure. "Mais je ne l’ai pas violée, il n’y a rien eu d’autre. Je n’ai rien fait", précise le trentenaire.
Trente-sept mois de prison sont requis contre Jonathan, sans s’opposer à une mesure de faveur. Selon la substitute du procureur, Jonathan devait mettre des limites et ne pas les franchir, comme ce fut le cas. Me Jean-Philippe Mayence, à la défense, plaide un acquittement pour les deux préventions. Même si le bisou sur la bouche de la mineure est reconnu par son client, le pénaliste carolo estime qu’il n’y avait aucune intention sexuelle. "Oui, le rapprochement est inadéquat. Mais est-ce un bisou avec un caractère sexuel inadéquat ?"
Jugement le 7 décembre.