Joris Kayembe peut savourer son 100e match officiel sous le maillot de Charleroi

Ce vendredi contre Genk (20h45), en ouverture de la seizième journée de championnat, Joris Kayembe va disputer son 100e match officiel pour le Sporting de Charleroi. Un cap loin d’être assuré lorsqu’il est arrivé en janvier 2020. Retour sur les 99 premiers en cinq dates.

Qui l’eut cru ? À sa signature au Sporting de Charleroi mi-janvier 2020, Joris Kayembe a suscité une flopée de doutes, autant sur son niveau physique que sur sa capacité à devenir un véritable renfort sur la durée. Certes, il était un vrai espoir du football belge, mais plusieurs graves blessures avaient fameusement freiné son ascension.

Voyez plutôt. Entre le début de sa carrière professionnelle en septembre 2013 et son arrivée à Charleroi, en janvier 2020 donc, il ne totalisait que 130 apparitions avec trois clubs : Porto B, Rio Ave et Nantes. Alors aujourd’hui, le gaucher de 28 ans, titulaire indiscutable qui enchaîne les matchs depuis bientôt trois ans en Belgique, savoure.

Ce vendredi, sauf mauvaise surprise de dernière minute, il va disputer son 100e match officiel pour le compte du RCSC. Nous avons choisi cinq matchs, cinq dates, qui ont marqué les 99 premiers.

1.Son premier match - 29 janvier 2020

 Short court et chaussettes basses pour la première de Joris Kayembe avec le Sporting, le 29 janvier 2020 contre le Club Bruges.
Short court et chaussettes basses pour la première de Joris Kayembe avec le Sporting, le 29 janvier 2020 contre le Club Bruges. ©Photo News

Une libération. Une joie. Une récompense. Voilà comment Joris Kayembe, 25 ans à l’époque, a vécu ses neuf premières minutes disputées avec la vareuse rayée du Sporting, ce mercredi de fin janvier contre le Club Bruges (0-0), une quinzaine de jours après son arrivée. Le début d’un renouveau pour lui. Sa dernière apparition officielle remontait au 4 mars 2018, soit 696 jours plus tôt.

Il savait pertinemment qu’en revenant en Belgique, plus proche des siens, c’était pour se relancer après des mois de galères et deux grosses blessures au genou. “Je ne m’y attendais pas spécialement même si, intérieurement, je me tenais prêt, dira-t-il à l’issue de ce baptême du feu. Je suis tombé dans un bon groupe, uni, qui vit bien. C’est ça, je pense, la force de Charleroi.”

Même si le vestiaire a parfois été moins harmonieux, la saison suivante par exemple, Kayembe s’y est toujours bien senti tout au long de ses 99 matchs disputés pour le RCSC. Un club qui a cru en lui et qui lui a permis de véritablement lancer sa carrière. Au point d’être sélectionné à deux reprises par Roberto Martinez chez les Diables rouges, en octobre et novembre 2020.

2.Barrage européen - 24 septembre 2020

Ce match était attendu de longue date par tout le peuple carolo et, forcément, par tout le vestiaire. Rares sont les Zèbres qui ont déjà disputé une rencontre européenne avant ça.

C’est une première aussi pour Joris Kayembe et il en rêvait depuis longtemps. Le Sporting sait qu’il doit gagner deux matchs, deux fois à domicile, pour accéder à la phase de groupe de la Ligue Europa, ce qui aurait constitué une première historique pour le matricule 22. Ce soir-là, dans un Mambourg vide de public mais rempli d’espoirs, Charleroi fait la moitié du chemin en battant le Partizan Belgrade après prolongations (2-1).

Balle au pied, Kayembe est mis sous pression par Takuma Asano, joueur du Partizan Belgrade, le 24 septembre 2020.
Balle au pied, Kayembe est mis sous pression par Takuma Asano, joueur du Partizan Belgrade, le 24 septembre 2020. ©Photo News

Dans les colonnes de la DH/Les Sports, Kayembe obtient la note de 6. C’est 6,5 dans L’Avenir, avec ce commentaire : “Match plein même s’il a parfois été surpris par Asano auquel il laisse trop de liberté pour centrer sur l’égalisation.”

Charleroi échouera sur la dernière marche, incarnée par le Lech Poznan (1-2), quelques jours plus tard. Ce bref parcours européen reste aujourd’hui encore l’un des plus beaux souvenirs de Kayembe et nul doute qu’il aspire à y regoûter.

3.Son premier but - 27 novembre 2020

 La déception primait sur son premier but, le 27 novembre 2020 à Eupen.
La déception primait sur son premier but, le 27 novembre 2020 à Eupen. ©BELGA

L’époque semble bien lointaine. C’était le temps des stades vides, ou à peine habillés de quelques mannequins décoratifs à cause de la crise sanitaire. Le temps des masques chirurgicaux sur le nez et la bouche.

Ce vendredi-là, Charleroi est vêtu de son maillot extérieur rose mais vit une soirée noire dans le froid des Cantons de l’Est. Il n’en mène pas large et Eupen inscrit facilement trois buts. En fin de match, après un coup franc mal dégagé, Kayembe tente une frappe du pied droit – son moins bon – qui trompe Théo Defourny, monté à la pause pour Ortwin De Wolf, blessé. Réduction du score. 3-1.

Ce tout premier but pour le Sporting, il le célèbre modestement – logique vu la physionomie du match et le score –, les mains et le regard tournés vers le ciel.

Kayembe est alors aligné comme back gauche dans la défense à quatre disposée par Karim Belhocine. L’entraîneur carolo qui, ce soir-là, était suspendu et donc en tribune, remplacé au bord de terrain par son adjoint Frank Defays (tiens, tiens).

En 99 matchs pour Charleroi, Kayembe a inscrit deux autres buts, tous à l’extérieur : un à Ostende (0-3, le 24 juillet 2021) et un à Zulte Waregem (1-3, le 21 août 2022). Il a également délivré 13 passes décisives.

4.L’extase à La Gantoise - 12 septembre 2021

Rejoint de 0-2 à 2-2 à la Ghelamco Arena, durant 45 minutes en infériorité numérique depuis l’exclusion stupide d’Ali Gholizadeh, Charleroi s’impose cet après-midi-là à La Gantoise d’une manière totalement inespérée. Après avoir fait le gros dos en deuxième période, le tir presque anodin de Ryota Morioka est dévié dans son propre but par le malheureux défenseur gantois Andreas Hanche-Olsen (90e+5). Incroyable, c’est 2-3.

 Au duel avec le Gantois Andreas Hanche Olsen, le 12 septembre 2021 à la Ghelamco Arena.
Au duel avec le Gantois Andreas Hanche Olsen, le 12 septembre 2021 à la Ghelamco Arena. ©BELGA

Au niveau de l’émotion et de la joie, c’est l’un des matchs qui a marqué les Zèbres cette saison-là, et entre autres Joris Kayembe. Dans nos colonnes, il obtient la note de 7 avec notamment ce commentaire : “Ses interventions et sa justesse ont été précieuses lorsque les vagues gantoises déferlaient.”

Rien ou presque n’arrêtait Charleroi durant cette période. L’équipe surfait sur une vague positive, presque insouciante, et était d’ailleurs encore invaincue en sept journées (13 points sur 21). “Ce trait de caractère pourrait tourner en notre défaveur mais on prend le risque, déclarait Kayembe après ce match. Le groupe donne tout. Ça paie et ça fait franchement plaisir.”

La semaine suivante, le Sporting subira sa première défaite de la saison, à domicile contre le Club Bruges (0-1).

5.La gifle au Standard - 5 décembre 2021

 Joris Kayembe contre le Standard, le 5 décembre 2021.
Joris Kayembe contre le Standard, le 5 décembre 2021. ©Photo News

Partiellement formé au Standard après un passage au Brussels, Kayembe se souviendra éternellement de ce choc wallon de l’hiver 2021. Les Liégeois sont en crise et Charleroi les y enfonce définitivement en ce dimanche d’excès en bord de Meuse. Nicholson, par deux fois, et Knezevic, alimentent le marquoir.

L’équipe d’Edward Still signe une victoire historique sur le terrain du rival wallon. Kayembe, qui évolue comme piston gauche dans le 3-5-2 carolo, participe à la victoire. Il hérite d’une note de 6,5 dans les journaux : “Le débordement trop aisé qu’il a subi face à Donnum (12e) lui a suffi comme avertissement. Prestation rigoureuse. Il a bien fermé son côté gauche.”

Mais le choc n’ira pas à son terme. Il prendra des allures de guerre de rue lorsque les Ultras du Standard, après de nombreux lancers de fumigènes, envahiront violemment le terrain pour essayer d’en découdre avec la direction d’une part et les supporters carolos d’autre part.

Malgré le contexte houleux, ce succès hennuyer restera gravé dans la mémoire de Kayembe, qui espère sûrement en vivre d’autres. Dont ce vendredi à Genk… équipe contre laquelle il avait porté pour la première fois le brassard de capitaine au coup d’envoi, en mai dernier.

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