Charleroi: l'agression sexuelle de la nièce a été filmée, l'oncle risque 10 ans de prison
Le prévenu se dit « honteux » de l’agression commise, à cause d’une « pulsion ».
Publié le 06-10-2022 à 22h00
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C’est grâce à un petit ami prévenant qu’Alain est poursuivi devant la justice, pour se défendre d’un viol commis sur sa nièce de 16 ans hébergée à son domicile depuis quelques semaines. La veille des faits, soit le 12 mars 2020, l’adolescente s’est soudainement sentie en méforme après avoir ingurgité un verre de jus de citron. En se couchant, la nièce d’Alain a expliqué la situation à son petit ami. Ce dernier a adopté un geste salvateur, mis en avant par le parquet. "Il a veillé sur elle, toute la nuit, via un appel vidéo sur Messenger. Et il a bien fait d’être prévenant puisque la scène du matin a été filmée dans son intégralité", souligne le substitut Vervaeren.
La scène évoquée par le magistrat a lieu à 8h du matin, quand la victime s’est réveillée dans un état second et vaseux. "Le petit ami a mimé à la victime de se taire parce qu’il a vu débouler le tonton dans la chambre. Ce dernier s’est couché aux côtés de sa nièce, a commencé à la déshabiller et à la toucher avant de la violer", rapporte le parquet. "Jamais de la vie je ne l’ai déshabillée. Elle était couchée nue, les jambes écartées. Je me suis rapproché pour éteindre la tablette et la lumière qui étaient allumées. Je me suis masturbé et j’ai éjaculé sur sa cuisse. Elle ne faisait rien puisqu’elle dormait", s’offusque le tonton qui parle alors d’une "pulsion incontrôlable".
« Elle avait des médicaments dans son sac »
La culpabilité pour le viol et l’attentat à la pudeur ne fait pas l’ombre d’un doute. Le tonton sexagénaire est en aveu des faits et l’agression a été filmée. Par contre, l’ultime prévention reprochée à Alain est vivement contestée. "Non, je ne lui ai pas administré du Lorazépam découvert dans son sang. Je pense qu’elle l’a pris elle-même, elle faisait souvent ça et avait toujours des médicaments dans son sac", signale le prévenu. Le substitut Vervaeren s’interroge. Si la mineure a bien pris ce médicament elle-même, pourquoi a-t-elle réagi ainsi en demandant à son petit copain de veiller sur elle ?
La peine maximale encourue par le tonton pervers peut monter jusqu’à 10 ans de prison. La moitié de la peine est cette fois requise, avec un sursis probatoire pour la mise en place d’un long suivi. Me Cauchie, avocate du prévenu, a plaidé un acquittement pour l’administration du Lorazépam. "C’était une fille en difficulté. Il n’est pas improbable qu’elle ait été elle-même en possession du médicament pour ensuite le prendr e."
Pour l’agression sexuelle, la position de la défense concorde avec celle du parquet. Un sursis probatoire est plaidé.
Jugement le 9 novembre.