Bois du Cazier : une plaque célèbre désormais le courage de Jan Stroom
Unique victime néerlandaise de la catastrophe du 8 août 1956, sous-traitant du charbonnage, il est descendu dans l'incendie souterrain pour tenter de sauver son équipe.
Publié le 06-10-2022 à 10h30 - Mis à jour le 06-10-2022 à 10h31
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Pôle muséal, avec le Musée du verre et celui de l’industrie, lieu de verdure et de détente, avec les grandes promenades à travers ses terrils ; il serait facile d’oublier que le Bois du Cazier est avant tout un site de mémoire, dédié à la catastrophe du 8 août 1956 et à ses dramatiques conséquences pour toutes les nations touchées par le deuil. Cette semaine, c’est pourtant bien cet aspect des lieux qui est revenu au centre des préoccupations: une délégation néerlandaise, comprenant l’ambassadeur des Pays-Bas en Belgique, vient d’y dévoiler une plaque mémorielle, dédiée à Jan Stroom, originaire de Heerlen, et seul Néerlandais parmi les 262 victimes du terrible incendie souterrain.
Ce n’est évidemment pas la seule nationalité de ce ressortissant néerlandais qui justifie, en 2022, sa mise à l’honneur. L’ambassadeur, Jan Kleiweg de Zwaan, l’a affirmé, au moment de dévoiler l’objet commémoratif: "L’inauguration de cette plaque commémore l’acte hautement louable de notre compatriote, Jan Stroom, lors de la tragique catastrophe minière de Marcinelle. Cette plaque rappelle aussi que l’exploitation minière fait partie de l’histoire du Limbourg, des deux côtés de la frontière, belge et néerlandaise."
La date choisie pour dévoiler cette plaque, ce 4 octobre, correspond à l’anniversaire de la victime. Son acte de courage a évidemment été rappelé, par les minutes: occupé alors par une entreprise sous-traitante du Bois du Cazier, Jan Stroom supervise, ce mercredi 8 août 1956, les travaux de creusement d’un puits intérieur, un burquin, situé entre les niveaux 1100 et 1035 mètres sous terre. Vers 8 heures 30 du matin, il se présente au puits pour descendre à l’étage 1035, au moment où un mineur remonte pour prévenir qu’un incendie vient de prendre dans le puits d’extraction. L’ouvrier occupé, à la surface, à la translation des cages va prévenir Jan Stroom de l’incendie et tenter de le convaincre de ne pas descendre. Jan Stroom, n’écoutant que son courage, selon la formule d’usage, et selon les faits historiques, descendra malgré tout dans la mine, avec l’espoir d’aller chercher ses hommes d’équipe et de les ramener à la surface. Son corps ne fut retrouvé qu’en mars 1957, lors des travaux de déblaiement du puits. Mort en héros, Jan Stroom fut décoré, à titre posthume, de l’Ordre de Léopold.