Joris Kayembe : « On va aller faire quelque chose à Anderlecht »
Conversation « vrai-faux » avec Joris Kayembe, conscient que Charleroi doit retrouver son intransigeance pour relever la tête.
Publié le 30-09-2022 à 06h00
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Cadre du vestiaire, Joris Kayembe sait le moment important. Charleroi (10e, 12 points) reste sur deux défaites consécutives avec six buts concédés face à OHL (3-2) puis Westerlo (2-3). Cette reprise post-trêve, avec un déplacement périlleux à Anderlecht (dimanche, 13h30) puis la réception du Standard (le dimanche 9 octobre à 18h30), doit permettre au Sporting de relancer une dynamique positive. Le latéral gauche (28 ans), également à un moment clé de sa carrière malgré un contrat portant jusqu’en 2026, s’est prêté au jeu du "vrai ou faux" sur base des affirmations que nous lui avons soumises.
1. La trêve est tombée au bon moment pour ramener un peu de sérénité
"Vrai. Je le pense, oui. Déjà, personnellement, je n’étais pas à 100 % lors des derniers matchs et j’attendais cette période pour me retaper. Ensuite collectivement, vu la dynamique dans laquelle on se trouvait, il était important de couper, de se focaliser à nouveau sur nos bases. On sentait de la frustration à l’entraînement et dans le vestiaire, donc cette coupure a été bénéfique, tant pour les joueurs qui sont restés à Charleroi que pour les internationaux qui ont pu penser un peu à autre chose à l’étranger. Dans ces cas-là, nous, joueurs plus expérimentés de l’effectif, devons faire le lien entre le discours du coach et le ressenti du reste du groupe. Rassurer certains, motiver d’autres qui attendent leur chance… En tout cas, garder tout le monde soudé. Si l’un de nous commence à tirer vers le bas, il va en emmener d’autres avec lui et ce serait évidemment dommageable pour toute l’équipe."
2. Aujourd’hui, vous payez un peu physiquement vos deux saisons pleines
"Plutôt faux. Je fais les choses bien au niveau physique, récupération etc. Le truc, c’est que j’ai continué à jouer malgré ma blessure (NDLR : à la cuisse). C’est un peu de ma faute. Je n’ai pas su m’arrêter, même quand j’avais cette déchirure encourue contre Ostende en début de saison. Entre-temps, j’ai continué à faire de bonnes prestations, donc j’étais content. Moi, tant que je ne sens pas une douleur excessive, je continue à jouer. C’est dû à mon passé, aux nombreuses blessures subies durant mon début de carrière. Du coup, peut-être plus encore que les autres joueurs, je veux toujours être sur le terrain, jouer… Je me pousse parfois un peu trop loin. Mais je me sens à nouveau à 100 %."
3. Vous êtes désormais un défenseur central
"Euh. C’est un peu trop tôt donc je dis faux (sourire). Le système de jeu actuel me convient bien, j’arrive aussi à apporter offensivement. Le poste de central gauche d’une défense à trois est différent de celui d’un pur central dans une défense à quatre. Donc par rapport à ça, je ne me considère pas comme tel. Pour l’instant, je me plais dans ce rôle, j’ai cette polyvalence. Je prends non seulement du plaisir à attaquer mais aussi à défendre, et c’est peut-être un peu nouveau. Si cela va durer ? Tant que je suis performant et que je prends du plaisir, il n’y a pas de problème."
4. En cas de défaite contre Anderlecht puis le Standard, ce sera la crise
"Pffff. Vrai et faux. Ce sont deux très bonnes équipes mais on se doit de faire de bons résultats parce qu’on reste sur deux défaites. Si on fait 0/6, ce sera un moment difficile, oui, mais est-ce que ce sera vraiment la crise ? En tout cas, on commencerait à se poser des questions et on doutera vraiment. Ce qu’on doit éviter. Mais dans mon esprit, on va aller faire quelque chose à Anderlecht puis ici contre le Standard, un match qui procure toujours une motivation supplémentaire. Si on avait gagné contre OHL et Westerlo, peut-être qu’on aurait abordé ces deux matchs avec du relâchement. Or, dans notre situation, on ne peut pas. C’est une petite pression qui, au vu de nos derniers entraînements, nous booste énormément."
5. C’est trop facile de pointer la défense du doigt
"Vrai. C’est facile mais aussi logique dès l’instant où on encaisse autant de buts puisque c’est la dernière ligne. Mais je refuse de pointer untel ou untel. C’est un tout. Il faut regarder les actions dans leur ensemble, l’origine de ces buts. Après, c’est dommage parce qu’on marque pas mal… On doit régler ce problème collectivement et essayer de (re) trouver le déclic."
6. L’effectif est plus qualitatif que la saison dernière
"Vrai. Le noyau n’a pas beaucoup changé. Certains voulaient partir mais la direction a su garder une vraie ossature. Maintenant, on sait tous exactement comment le coach veut jouer, ce qu’il attend de nous. On le fait bien mais il nous manque une certaine justesse, défensive et offensive."
7. Charleroi mérite mieux que sa 10e place actuelle
"Vrai, c’est sûr ça. Quand les gens nous voient jouer aujourd’hui, ils voient un beau Charleroi par rapport à avant. On joue bien au football mais il manque parfois l’instinct de tueur devant le but ou la rigueur absolue derrière. Ou on veut parfois trop jouer à la baballe, on prend trop de risques, au lieu de dégager… Ce n’est même pas une consigne particulière du coach mais simplement parce qu’on a des profils de joueurs qui aiment ça. Le ballon, la construction de derrière, la circulation…"
Cela lui arrive-t-il dès lors de vous demander de revenir à un jeu plus direct ? "De prendre moins de risques, oui, parfois. On doit y faire plus attention, d’autant plus quand ça nous fait perdre des points."
8. À 28 ans, vous aspirez à un nouveau défi à l’étranger
"Euh. Vrai et faux, encore. S’il y a une opportunité qui me permet de passer à un niveau supérieur, oui. Sinon, pourquoi je partirais ? Je suis bien ici, je me sens respecté et le club évolue bien."
Suffisamment vite pour assouvir les ambitions de joueurs confirmés comme vous l’êtes ? "C’est la question qu’on se pose parfois. Mais le projet qu’on te vend là ou là est-il vraiment meilleur ? Si c’est pour jouer le maintien dans un grand championnat et se retrouver en D2 la saison suivante, je ne suis pas sûr que ce soit très intéressant. Les exemples sont nombreux et, parfois, on n’entend plus trop parler de ces joueurs-là. Moi, ce n’est pas un défi qui m’intéresse."
Pour votre grand ami Paul-José Mpoku, ça ne s’est pas très bien terminé à Konyaspor, en Turquie, notamment avec des retards de paiement, une rupture de contrat… "Oui, voilà. La situation de certains de mes amis m’invite à réfléchir. Je suis très proche de lui et je n’ai pas envie de vivre ce qu’il a vécu."
9. Anderlecht s’est renseigné à votre sujet cet été
"Je ne sais pas."
Vraiment ? "Je ne sais pas".
Pour remplacer Sergio Gomez à gauche ? "Je ne sais pas (NDLR : avec un sourire qui peut être interprété)."
10. Seraing est un bon tirage pour un seizième de finale de Coupe de Belgique
"Hum. Prudence. Je dirais vrai mais, la saison dernière, n’oublions pas qu’on a été éliminé par Lommel, une équipe de D2. Cette déception-là est oubliée, on n’en a plus parlé depuis longtemps, mais peut-être que quand le match de Coupe approchera (8-9 ou 10 novembre), on en discutera à nouveau. En tout cas, on doit faire mieux. On est ambitieux."