L’avenir des cimetières tracé pour 30 ans
Collège spécial consacré aux cimetières à Charleroi. Un plan d’action a été défini à l’horizon 2050 pour les 23 sites communaux.
- Publié le 29-06-2022 à 06h00
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Entré en fonction comme échevin en 2018 avec la Propreté, l’État Civil, les Marchés et les Cimetières dans ses attributions, Mahmut Dogru vient de présenter le plan stratégique qu’il a élaboré avec ses équipes. Ce plan trace la feuille de route des… 29 prochaines années, jusqu’en 2050.
Mahmut Dogru, pouvez-vous nous rappeler les chiffres principaux du département des cimetières de Charleroi?
En dehors du site du crématorium de Gilly où nous sommes propriétaire d’une parcelle, nous gérons 23 cimetières répartis entre les cinq districts de Charleroi. Leur superficie totalise 80 hectares, ce qui est énorme! Depuis le début de cette année, 33 fossoyeurs y sont actifs. C’est le double de leur nombre à mon arrivée dans le collège.Ils étaient à l’époque 17.
Quel est l’objectif du plan que vous venez de présenter?
Mettre en place des cimetières durables faciles à entretenir, avec des aménagements cohérents et une bonne gestion des superficies disponibles. Nous voulons également en faire des espaces accueillants pour les familles et proches des défunts. Nous nous donnons le temps d’atteindre cet objectif en modernisant l’organisation du travail, l’infrastructure, la gestion des parcelles.
Quels moyens comptez-vous mettre en œuvre?
Comme certains de nos cimetières arrivent à saturation, nous devons retrouver de la place pour poursuivre les inhumations. Cela impose d’exhumer les corps dont les concessions sont arrivées à terme.Nous en avons identifié 40000. Ces campagnes massives ont commencé l’an dernier. Elles font l’objet d’envois de courriers d’information aux familles et ayant droit ainsi que d’un affichage pendant deux fêtes de Toussaint, sur près de 48 mois. Au terme de la procédure, les sépultures sont évacuées et les restes transférés vers l’ossuaire du cimetière.
Les ayants droit peuvent-ils s’opposer aux exhumations?
Oui, nous leur laissons la possibilité de renouveler les concessions à des conditions que nous avons améliorées, soit pour des durées de 30 ans au lieu de 20 à des tarifs inchangés. Nous proposerons aussi la réutilisation des caveaux en bon état que nous récupérons. Quant aux parcelles libérées, elles seront équipées de cadres de sépulture en béton reposant sur des pieux enfoncés à trois mètres de profondeur pour la stabilité, ainsi que de nouveaux caveaux préfabriqués. Nous voulons privilégier la facilité d’entretien et la durabilité.
Comment allez-vous organiser cela?
D’abord en centralisant la logistique, ce sera au cimetière de Gilly Soleilmont. Tout le personnel et le matériel lourd y seront regroupés. Selon les besoins, les agents seront dispatchés dans les 22 autres cimetières.
Avez-vous défini un calendrier?
Un rythme de travail, plutôt. Nous voulons exhumer environ 2000 corps chaque année. Nous procéderons par parcelles qui seront réaménagées au fur et à mesure. Cela se fera dans l’ensemble des districts de manière coordonnée.
La sécurité est un autre élément du plan.
En effet, nous voulons mettre le patrimoine funéraire à l’abri des dégâts et du vandalisme. Pour cela, nous allons prendre deux mesures peu populaires. La première, c’est d’interdire l’accès des cimetières aux voitures sauf pour les PMR qui devront demander une autorisation à l’administration. Bien sûr, les engins et les corbillards pourront continuer à aller et venir. Deux, instaurer des fermetures. Nous voulons aussi organiser le gardiennage des sites avant l’installation de caméras là où ce sera pertinent et possible.
Un autre point d’attention est la qualité des espaces…
Nos défunts et leurs proches le méritent. Nous allons investir pour améliorer le cadre: aménagement d’allées principales en tarmac et d’allées latérales gazonnées, création de pelouses d’honneur et de dispersion des cendres, construction de kiosques pour le confort des usagers avec récupération de l’eau de pluie pour limiter nos consommations et l’empreinte écologique.