Charleroi | La Sambrienne: de la microchirurgie sociale dans le logement public
L’accompagnement social, c’est un instrument de prévention efficace pour les opérateurs de logement public. Focus sur la Sambrienne.
Publié le 18-05-2022 à 20h32 - Mis à jour le 19-05-2022 à 10h56
À Charleroi et à Gerpinnes, la société de logement La Sambrienne a mis en place un dispositif d’accompagnement social renforcé pour l’ensemble de ses locataires. Comme le rappelle le rapport d’activités 2021 de la société de logements publics, l’année écoulée a été celle de la mise en œuvre de la transversalité de l’accompagnement social décidée en septembre 2020.
"Dans chacune de nos cinq directions, à savoir la direction générale, la direction locative et sociale, la direction immobilière, la direction technique et, enfin, la direction financière et administrative, nous avons réorganisé nos équipes autour de cette mission de manière à impliquer chaque service de l’entreprise" , explique le président de La Sambrienne, Maxime Felon. Cela est notamment passé par un renforcement conséquent des forces de travail: "Porter de 3 à 7 le nombre de référents sociaux a permis d’améliorer le travail d’accompagnement dans trois axes prioritaires: la pédagogie de l’habiter, la lutte contre l’impayé et l’aide au relogement" , ajoute le président Maxime Felon.
527 familles ont été aidées en 2021
L’an dernier, 446 ménages ont ainsi pu bénéficier d’un suivi individuel pour l’aménagement de leurs domiciles par l’AVIQ, en raison d’arrêtés d’inhabitabilité de la Ville, de mutations techniques, de rénovations en sites occupés, de conflits de voisinage, de problèmes de comportement… "Si l’on y ajoute les 81 locataires accompagnés de façon intensive avec nos partenaires que sont, par exemple, le Relais Social de Charleroi, le CRIC, Relogeas, Comme Chez Nous, et d’autres, ce sont 527 familles qui ont été aidées au cours de l’année dernière" , reprend Maxime Felon, qui précise: "Et cela ne comprend pas les candidats locataires, les suivis simples des impayés ou des demandes techniques ni les dizaines de milliers de renseignements donnés par téléphone" .
Quelles plus-values pour la Sambrienne, à l’issue de ce processus? Parmi les indicateurs marquants, Maxime Felon souligne la baisse du taux et du nombre d’impayés. Un travail important est mené au jour le jour sur la prévention de l’accroissement de l’arriéré locatif. "Nos référents entrent en action dès le premier retard, en essayant de trouver des solutions avec les locataires, en leur apportant de l’information, en les orientant dans leurs démarches" . Les chiffres sont ce qu’ils sont: au 31 décembre dernier, 1192 ménages présentaient un arriéré de paiement de loyer et/ou de charges, soit autour de 16% des locataires. Le montant de leurs dettes s’élevait à 688759 euros (soit un retard moyen de 578 euros) "Quand on sait que nous ve nons de moyennes de 2 à 3 000 euros de retard, on mesure le chemin parcouru. Malgré la pandémie et la crise du pouvoir d’achat, notre accompagnement semble protéger les familles" , avance Maxime Felon.
Si la Sambrienne est consciente de la nécessité de poursuivre et d’intensifier ce travail, les subventionnements actuels n’en couvrent pas les coûts. La tutelle subsidie ce service à hauteur d’un peu moins de 166000 euros, dont 10% sont reversés aux partenaires. Or, un financement supplémentaire de 305000 euros est nécessaire pour pérenniser l’action.