Antoine Wielemans et l’amour de l’eau, de Wattelot aux Lacs de l’Eau d’Heure
Le chanteur-guitariste des Girls In Hawaii sera à l’Eden, ce 11 mars, pour présenter son premier album solo, en français. Rencontre.
Publié le 23-02-2022 à 16h25
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Antoine Wielemans, vous voici donc à quelques jours d’un grand concert à Charleroi; est-ce qu’il y a plaisir à renouer avec cette ville?
Pour être entièrement honnête, Charleroi, je ne la connais pas si bien que je le devrais, même si nous sommes souvent venus jouer à l’Eden, avec Girls In Hawaii. Cela dit, je suis très souvent passé par ce R9 incroyable, ce ring suspendu au-dessus de la ville, car je fais beaucoup de bateau et de planche à voile aux Lacs de l’Eau d’Heure.
Est-ce aussi pour cela que ce premier album solo est issu d’une retraite musicale en front de mer?
Oui, j’adore la mer et ce disque a été conçu et composé dans des circonstances particulières. Je suis devenu parent il y a cinq ans et ça a perturbé mes habitudes de création nocturne. Alors, j’ai loué une petite maison, au bord de la falaise, à quelques kilomètres d’Etretat, dans le village de Vattetot, qui donne son nom à l’album. J’y ai passé trois fois quinze jours, seul, en hiver, pour écrire et composer ces chansons, la nuit.
L’hiver et la solitude que l’on peut, tout comme la nature et la mer, ressentir à l’écoute du disque…
Je n’ai aucun doute que les endroits où l’on crée ont un impact sur le résultat final; et c’est de toute façon quelque chose que je recherche habituellement. C’est sûr, il y a, notamment dans les synthés, de la lenteur, du vent, des grands espaces, de la nature sauvage. L’isolement et la solitude sont probablement les fils rouges de cet album.
Solitude et intimité, ça semblait évident pour un premier disque en solo, non?
Oui, d’autant plus que tout cela reste une expérience particulière, après 20 ans à chanter en anglais dans un groupe, je me suis frotté au français, tout seul. Changer de langue, ça change tout.
Y’a-t-il d’ailleurs des inspirations ou des modèles que vous revendiquez pour ce glissement vers la langue de Molière?
Évidemment, c’est en étant conscient de ce que l’on écoute et de ce que l’on digère qu’on évite le plagiat. Et c’est un fait, les deux albums concepts de Serge Gainsbourg, Histoire de Melody Nelson et L’Homme à la Tête de Chou, restent une pierre angulaire de mon travail. J’ai aussi beaucoup écouté Mathieu Boogaerts, pour son économie de moyens, avec une voix placée de manière centrale, sans artifices.
Le défi, c’est de parvenir à transposer ces chansons intimes sur scène, à les plier à l’exercice collectif du concert…
Surtout que ce disque, je l’ai d’abord fait pour moi, je pensais peut-être simplement le partager en ligne avec les fans. Mais suite aux écoutes de mon manager et de mon label, PIAS, c’est réellement devenu une aventure avec album et tournée. Renouer avec la scène, en 2022, c’est évidemment super important. Nous avons trouvé des solutions pour pleinement partager tout cela en concert. Nous serons trois sur scène, il y aura des moments plus électros, plus collectifs, avec un vrai travail sur la lumière. Mais c’est difficile à décrire, il faut surtout venir voir tout ça de ses propres yeux.
Concert le 11 mars, à l’Eden, PAF: 18€ en prévente, via www.eden-charleroi.be.