Charleroi: Avec 1,5 milliard €, le Biopark et ses entreprises ne connaissent pas la crise
Malgré la pandémie, le Biopark a battu tous ses records. Notamment la progression de l’emploi. Et les prévisions sont plus optimistes encore…
Publié le 27-01-2022 à 19h54
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Le Biopark de Gosselies, c'est un pôle économique majeur de la région de Charleroi, mais aussi de la Wallonie. L'écosystème biotechnologique qui s'y est développé en a fait un centre de référence pour les entreprises biotech, au niveau européen et même mondial. Et ce ne sont pas les perturbations économiques liées à la crise sanitaire que nous connaissons depuis deux ans qui ont enrayé la belle mécanique, bien au contraire... "Tous les indicateurs du Brussels South Charleroi Biopark affichent de nouveaux records historiques pour l'année 2021", annoncent les gestionnaires du Biopark dans un communiqué.
Pour le flux total des transactions, d’abord: celui-ci approche le 1,5 milliard€, soit 50% de plus qu’en 2020. Que ce soit les levées de fonds, les fusions-acquisitions ou encore les accords de codévelopppements. La transaction la plus remarquable de l’année écoulée est l’acquisition de Novasep par Thermofisher pour 725 millions€, dans le domaine de la thérapie cellulaire. Suit l’accord de développement et de commercialisation entre iTeos et GSK pour 550 millions€. Catalent a aussi acquis, pour 55 millions€, Delphi Genetics, présente sur le Biopark, pour compléter ses compétences en thérapie génique. Mais neuf autres sociétés ont aussi réussi leurs levées de fonds, ce qui est de bon augure pour l’avenir. Douze nouvelles entreprises se sont également installées sur le Biopark l’an passé, dont plusieurs liées à l’ULB. Parmi elles, quatre sont de nouveaux membres du Biopark, et l’une, Quantoom Biosciences, est une nouvelle filiale du groupe Univercells, spécialisée dans la production localisée de médicaments et vaccins.
Manque de place…
Pour soutenir l’activité du Biopark, l’invest carolo Sambrinvest s’est mobilisé. Il a engagé près de 80 millions dans les sciences de la vie, essentiellement pour soutenir des activités existantes faisant partie de son portefeuille, mais également pour satisfaire des besoins en capital et en dette pour près d’un tiers du montant. L’invest a aussi participé à trois nouveaux tours de table et s’est aussi concentré sur un nouveau sous-secteur, l’"e-health" (ou e-santé), avec trois nouveaux fonds européens partenaires. Par ailleurs, 2021 a aussi été l’année du lancement de l’appel à projets du programme d’accélération de l’incubateur du Biopark "Cell and gene therapy accelerator", piloté par les fonds Sambrinvest, Theodorus et Fund +, le plus grand fonds belge dans le domaine. Deux projets sont déjà au stade d’évaluation finale.
Autant de bonnes nouvelles qui ont pour corollaire la création d'emplois à un niveau encore jamais atteint, et des perspectives des plus enthousiasmantes (lire l'encadré). Mais avec un revers, aussi: la place se faire rare pour les candidats à l'installation sur le Biopark… "Le manque de mètres carrés nous a fait manquer plusieurs opportunités d'installation de nouvelles entreprises, faute de surfaces de laboratoires importantes disponibles dans les mois à venir, explique Bertrand Alexandre, qui dirige le Biopark depuis l'été dernier. Certaines sociétés du Biopark, quelquefois récemment créées, pourraient devoir aller s'installer ailleurs en Wallonie si nous ne répondons pas rapidement à leurs besoins." Pour y répondre, des initiatives sont en cours, en particulier le bâtiment Biotech 3 qui vient d'être mis en service et les Biotech 4 et 5.
En 2022, le Biopark ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Dans le cadre de l’ambitieux déploiement de nouvelles installations, dont la surface devrait être doublée d’ici 2025, son patron entend attirer encore plus de nouvelles entreprises, y compris européennes et américaines. D’ici la fin de l’année, dix nouvelles start-up y auront déjà pris place.