Procès Daunno: un meurtre, pas un assassinat
La cour d’assises a décidé de ne pas poser la question de la préméditation au procès d’Alexandre Daunno.
Publié le 01-12-2021 à 06h00
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La cour d’assises du Hainaut a décidé, mardi, de ne pas poser la question de la préméditation dans le cadre du procès d’Alexandre Daunno, renvoyé devant la cour pour répondre du meurtre de Liliane Malréchauffé, commis à Gosselies, le 31 août 2019. Pour la cour, cette circonstance aggravante ne ressort pas des débats.
Les avocats des parties civiles avaient demandé à la cour d’assises du Hainaut, d’ajouter la question de la circonstance aggravante de préméditation à la question principale de culpabilité. Selon eux, il ressortait des débats et des constatations médico-légales que l’accusé avait disposé de quelques minutes pour réfléchir au crime qu’il allait commettre, le 31 août 2019 au matin. Le ministère public et la défense s’y sont toutefois opposés.
Le meurtre n’est pas contesté par la défense d’Alexandre Daunno qui comparait pour la deuxième fois devant les assises. En 1998, il avait écopé de vingt ans de réclusion criminelle pour un vol avec violence ayant, comme circonstance aggravante, entraîné la mort.
Après avoir consommé de la cocaïne durant toute la nuit entre Mons et Charleroi, l’accusé s’est rendu à Gosselies, chez son oncle qui était le voisin de la victime. Sans aucune raison, il est monté chez elle et il l’a égorgée.
La défense ne conteste pas la culpabilité
Catherine Schampaert, qui représente l’accusation dans le procès, a demandé aux jurés de répondre "oui" à la question principale de culpabilité. Selon l’avocate, la culpabilité de l’accusé ne fait aucun doute. Il est en aveux d’avoir tué la victime en matinée et il s’est présenté, avec l’arme du crime, à la police de Colfontaine en fin d’après-midi pour se constituer prisonnier. Le sang qui se trouvait sur le couteau et sur ses vêtements était bien celui de la victime.
De plus, les experts en santé mentale ont estimé que l’accusé était bien responsable de ses actes, qu’il n’avait aucun trouble mental. C’est de manière volontaire qu’il a consommé de la cocaïne, sept à huit grammes, dans les heures qui ont précédé le crime.
L’accusé a utilisé une arme potentiellement létale, un couteau, et a frappé une zone vitale, le cou de la victime.
Me Fabian Lauvaux, avocat de la défense, a fait une courte plaidoirie, ne contestant pas la question posée aux jurés.
Le jury entrera en délibération sur la culpabilité mercredi matin.