Parents et fils poursuivis pour faits de mœurs
Le père et son fiston confirment avoir commis des viols. La mère, elle, conteste avoir été informée des actes horribles commis sous son toit…
Publié le 18-08-2021 à 06h00
«Un dossier qui donne la nausée». Voici comment les trois avocats des parties civiles ont résumé le vaste dossier qu'ils ont dû examiner en détail et qui a été plaidé ce mardi matin devant la 6e chambre du tribunal correctionnel de Charleroi.
Comme le dit une célèbre phrase, «on ne choisit pas sa famille».
Six des enfants de Christophe et Valérie auraient sans doute préféré avoir le choix pour ne jamais atterrir au domicile familial composé de 14 enfants.
Mariés en 1992, Christophe et Valérie ont eu, en moyenne, un enfant tous les ans jusqu’en 2017, année de naissance du quatorzième et dernier enfant. Pour le parquet, la mère de famille aime faire des enfants pour jouer à la poupée quand ils sont petits…
Mais une fois qu’ils grandissent, ils sont délaissés et abandonnés à leur triste sort, sans amour et sans la moindre attention de leur maman.
Christophe, le paternel, a une sexualité particulièrement débridée. «Il a clairement dit à sa femme que s'il allait voir ailleurs, c'est parce que cette dernière ne le suit pas au lit, détaille le parquet. Du coup, au lieu de voir ailleurs, il s'est servi chez lui.»
Les faits reprochés au paternel sont d’une extrême gravité: viols et attentats à la pudeur sur cinq de ses filles et non-assistance à personne en danger.
Christophe admet avoir violé «à six ou sept reprises» une de ses filles mineures et d'avoir mis son sexe dans la bouche d'un de ses autres enfants.
Par contre, il conteste les viols sur deux de ses grandes filles, majeures aujourd’hui et présentes à l’audience.
Le fiston imite le père
Nicolas, lui, est né en 2002. Lui aussi confirme avoir violé l’une de ses petites sœurs, sans pouvoir expliquer les raisons de son acte.
Le jeune homme, emprisonné depuis 11 mois dans le cadre d’une détention préventive, forçait également son petit frère de 8 ans et la victime de ses viols à avoir une relation sexuelle ensemble, pour notamment se masturber en regardant la scène.
D'après ses dires, s'il a dévié de la sorte, ce serait à cause d'une de ses grandes sœurs. «J'avais plus ou moins 10 ans quand elle m'a demandé de lui toucher les seins et de mettre mon sexe entre ses seins», explique le jeune homme, affirmant ne pas avoir prévenu ses parents de peur de ne pas être pris au sérieux.
Valérie, elle, conteste avoir été informée par ses enfants des agissements odieux de son mari et de son fils.
Le parquet a requis trois peines de prison: 10 ans pour Christophe, 6 ans pour le fils et 2 ans pour la mère de famille. Les parents ont déjà obtenu une mesure de faveur par le passé.
C’était en 2015 pour des faits de violence et de traitements inhumains sur leurs enfants, dont Nicolas.
Du côté de la défense, Me Puccini a plaidé un sursis probatoire pour Nicolas.
Pour le pénaliste, son client a reproduit ce qu’il a vu et vécu. Me Brocca, à la défense du paternel, a également plaidé un sursis probatoire pour les trois préventions reconnues par Christophe. Me Martines a sollicité l’acquittement pour la non-assistance à personne en danger.
Jugement le lundi 6 septembre.