Une alternative à la prison pour un jeune dealer de cannabis
La Chambre de traitement de la toxicomanie propose des thérapies plutôt que des peines fermes. Manu, 18 ans, doit saisir la perche.
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Publié le 19-05-2021 à 06h00
Il y a un an, la chambre de traitement de la toxicomanie de Charleroi a ouvert ses portes aux justiciables dépendants aux produits stupéfiants. Le but? Les aider à se sortir de la consommation de produits stupéfiants et à obtenir une peine plus clémente que la prison ferme devant le tribunal correctionnel.
En échange, les prévenus s’engagent à suivre un programme durant en moyenne dix mois afin de soigner leur dépendance. Si le programme est une réussite, ils ont plus de chance d’échapper aux sanctions pénales habituelles requises par le ministère public.
Ce mardi 18 mai, la CTT a accueilli deux nouveaux membres: Manu et Claude. Les deux dealers de cannabis se sont fait pincer de la même manière, à la suite d’une odeur de cannabis dans un véhicule.
25 et 10 grammes
Claude reconnaît avoir acheté 25 grammes de cannabis sur Chimay entre 2015 et 2020: 20 grammes destinés à la vente auprès d’amis et de proches et 5 grammes pour sa consommation personnelle. Manu, jeune dealer à peine âgé de 18 ans, achetait lui entre 5 et 10 grammes pour les vendre et financer son joint qu’il fume tous les jours.
Lors de leur comparution devant le tribunal correctionnel, la substitute Coduys a tenu à rappeler les conséquences désastreuses que peuvent entraîner la vente et la consommation de cannabis. «Tout cela engendre des conséquences sur la société, sur la santé des consommateurs et provoque une délinquance périphérique. Certains consommateurs n'hésitent pas à commettre d'autres faits pour pouvoir acheter leurs drogues. Tout cela crée une forme d'insécurité.»
Le parquet a d’ores et déjà requis des peines d’un an de prison contre Claude et quinze mois de prison pour Manu. S’ils respectent le deal qu’ils ont conclu avec la CTT, ils écoperont d’une mesure de faveur.
Un bilan positif pour la CTT
Pour les autres membres de la chambre de traitement de la toxicomanie, le programme se déroule parfaitement bien. Nicolas (prénom d'emprunt), vendeur et consommateur de cocaïne et cannabis, a intégré le programme en août 2020 et s'apprête à en sortir. «Tout va pour le mieux. Je me sens vraiment bien», explique-t-il. Compte tenu de son évolution positive, le parquet ne s'oppose pas à lui octroyer une mesure de faveur. Le jugement sera rendu le 15 juin.
Tom et Marc, deux frères, continuent à évoluer de manière positive. Dorénavant, ils comparaîtront tous les deux mois devant la CTT, tout comme Jean, qui a intégré l’ASBL Trempoline pour son suivi thérapeutique.