Hausse des cas tardifs de grossesses
L’une des craintes du planning familial se confirme: les cas de grossesses non désirées avancées sont en hausse.
Publié le 16-06-2020 à 06h00
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/XKEHKBHDQRCPTM3OK3YT5TKR24.jpg)
Dans les centres de planning familial, l'activité reprend doucement son cours d'avant la crise du coronavirus. «Comme on s'y attendait, le confinement a ralenti les interruptions volontaires de grossesse (IVG), constate Julie Verbist, médecin de l'ASBL Collectif Contraception, à Charleroi. Nous avons enregistré une baisse du nombre d'IVG, environ à 75% du volume ordinaire qui est de 14 à 15 par semaine.»
Mais ce n'est pas la seule conséquence du lockdown: des jeunes femmes ont reporté leurs rendez-vous dans le temps, avec des conséquences trop souvent compliquées à gérer: «À leur retour en consultation, nous avons observé une augmentation des cas de grossesses avancées, de 14 semaines et plus.»
«On manque encore de recul sur les plus jeunes»
Vu que la législation interdit de pratiquer des avortements au-delà de ce seuil, les patientes doivent être orientées vers les Pays-Bas où les interventions peuvent s'opérer jusqu'à 24 semaines. «Personnellement, j'ai dû en réorienter trois durant la période, contre une seulement au cours de toute l'année 2019», rapporte le médecin.
L'autre crainte de l'équipe du Collectif Contraception était de voir grimper le nombre de grossesses non désirées auprès de filles très jeunes. «On manque encore de recul pour avoir un regard tranché là-dessus», poursuit-elle.
Si les prises de rendez-vous retrouvent progressivement leur niveau d’avant Covid-19, on constate également que des patientes ne s’y présentent pas toujours. Le taux d’absentéisme est plus important.
Pourtant, toutes les mesures de précaution ont été prises dans les cabinets médicaux et les locaux du centre de planning familial. Celui-ci n’a pas encore rouvert son accueil, il faut annoncer sa visite au préalable.
Seules les consultations juridiques continuent à se pratiquer à bureaux fermés, par téléphone.