L’accompagnement des SDF en logement se diversifie
Le Relais social de Charleroi s’est inspiré de l’hébergement en période hivernale pour lancer un nouveau projet d’insertion par le logement.
Publié le 28-04-2020 à 06h00
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Depuis le début de la crise, les partenaires du Relais social de Charleroi ont fait preuve d'une grande créativité, en anticipant les besoins et en mobilisant les solidarités locales. «Si l'urgence a été gérée avec les moyens du bord, la consigne du"restez à la maison!"n'a évidemment jamais constitué une option valable pour les sans-abri», remarque Laurent Ciaccia, capteur logement au Relais social.
D’où le projet de transposer à la réinsertion par le logement l’expertise de l’hébergement en période hivernale.
Expérience pilote
«Dans ce cadre, une expérience pilote vient de débuter», explique-t-il. Cinq SDF ont été installés en co-living dans des habitations mises à disposition par le Fonds du logement. Une convention d'occupation leur permet de partager les lieux pour une durée d'un semestre. Chaque mois, ils doivent s'acquitter d'une indemnité de 400€ couvrant à la fois le loyer, une provision de charges et une caution de 100€ récupérable à leur départ. «Si cette dernière caution couvre les dégâts locatifs potentiels, elle représente surtout une épargne que leurs titulaires pourront ultérieurement convertir en garantie locative», insiste le capteur.
Afin de suivre les bénéficiaires pendant leur «transition», le Relais social a mis en place un pôle accompagnement. Une assistante sociale y a été détachée. Elle travaille en collaboration avec la maison d'accueil l'Îlot, dont trois usagers participent au projet, et avec le CPAS de Charleroi. «Dans cette expérience inédite, le logement devient un moyen d'appui à la santé publique. Il sert en même temps de levier à un accès durable au marché locatif car le programme consiste à remettre progressivement les bénéficiaires en autonomie. »
Une première à évaluer
C’est la première fois qu’un Relais social se substitue aux opérateurs de terrain pour l’accompagnement de sans-abri. L’évaluation du projet interrogera la nécessité de pérenniser les moyens. D’autant que l’initiative doit continuer à s’étendre à Charleroi, où une troisième habitation est disponible.
Un chiffre aide à mieux prendre la mesure du phénomène en bords de Sambre: au cours de la saison hivernale 2019-2020 qui s’est achevée le 31 mars, 700 usagers différents ont eu recours aux abris de nuit. Quelque dix familles ont par ailleurs été hébergées au Triangle.