Marbie vs Magritte: la fin du procès?
Vendredi, le procès qui oppose l’équipe du film Marbie Star à l’Académie André Delvaux dans le cadre des magrittes se poursuivra à Bruxelles.
Publié le 05-11-2019 à 06h00
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Cela pourrait être le remake de «David contre Goliath» si cette histoire était le scénario d'un film. Nous ne sommes cependant pas dans une fiction. Ce vendredi 8 novembre, l'équipe du film carolo Marbie star de Couillu les 2 Églises se présentera au tribunal de 1re instance francophone de Bruxelles dans le cadre du litige qui l'oppose à l'Académie André Delvaux, organisateur de la soirée des Magritte du Cinéma.
Un petit rappel des faits s'impose. En 2015, l'Académie Delvaux décernait 21 magrittes. Parmi ceux-ci, seul le magritte du premier film était décerné par le public, les autres étant remis par les professionnels. Cette année-là, le film Marbie Star, de Dominique Smeets, ratait de peu ce magritte du premier film. Celui-ci avait été remis au film Je te survivrai d'André Logie. Marbie, que l'on peut considérer comme un film hors système puisqu'il a été financé en grande partie par le crowdfunding, avait pourtant totalisé un record de 8 500 entrées à sa sortie. Le film Je te survivrai n'atteignait quant à lui pas les 2 000 entrées.
Très vite, le producteur exécutif de Marbie, Dominique Dubuisson, avait relevé différentes incohérences dans la procédure d'octroi de ce magritte. Le concours n'avait, par exemple, pas été authentifié par un huissier avant la remise du prix et l'Académie Delvaux avait confié l'organisation du concours à Philippe Logie, le frère d'André Logie et coproducteur de son film.
Notons aussi que le règlement qui prévoyait initialement de n’ouvrir le droit de vote qu’aux personnes domiciliées en Belgique, excluant les organisateurs et assimilés, prenait cours le 15 novembre 2014 pour se terminer le 15 janvier 2015. Sans l’accord des participants, ce concours s’est vu prolongé de 10 jours.
Des données dérangeantes?
Vu l’absence d’huissier pendant le concours, l’ASBL Big Bang Prod a souhaité vérifier comment ont été recueillis les votes et si des informations sur l’évolution de ceux-ci n’avaient pas été communiquées à des tiers. Elle a donc déposé une requête unilatérale visant à saisir les données situées sur l’ordinateur qui comptabilisait les votes. La présidente du tribunal de 1re instance du Hainaut a fait droit à cette demande par une ordonnance. Suite à la saisie des données, l’Académie Delvaux a tenté d’empêcher l’ASBL Big Bang Prod de les utiliser en l’assignant au tribunal. Après avoir fait appel, Big Bang Prod a finalement obtenu le droit de les utiliser. Relevons que le public n’a depuis lors plus le droit de vote dans cette cérémonie.
Le tribunal va donc enfin donner un coup de projecteur sur cette affaire. Peut-être allons-nous savoir s’il y a eu, ou non, tricherie ou collusion dans la remise du magritte du premier film, ce qui mettrait un terme à un procès long de quatre ans.