La pollution automobile mesurée au centre-ville
Le trafic automobile est la principale source d’émissions polluantes à Charleroi. Des stations les mesurent en continu.
Publié le 05-11-2019 à 06h00
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La mesure de la qualité de l’air, ce n’est pas neuf à Charleroi. Depuis trente ans, des stations en sont chargées, notamment au boulevard Mayence, à Lodelinsart et le long de la Sambre à Marchienne. Ce qui est nouveau, c’est que depuis hier, une station mesure en continu la pollution résultant du trafic automobile au plus près de celui-ci.
«Longtemps la source principale de la pollution urbaine était due aux industries, explique Xavier Desgain (Écolo), échevin de la Transition écologique et de la Mobilité. Celles-ci ont réalisé des efforts considérables, si bien qu'actuellement le trafic automobile est devenu prépondérant. D'où l'intérêt de mesurer ces émissions.» Ce qui, d'ailleurs, répond aux exigences d'une directive européenne.
À l’initiative de l’échevin écologiste, la Ville de Charleroi s’est adressée à l’Agence wallonne de l’air et du climat. Qui elle-même s’est tournée vers son «bras armé», l’Institut scientifique de service public (ISSEP), pour procéder concrètement aux mesures.
Depuis hier, une première station mobile se trouve rue Willy Ernst, à hauteur du parc Reine Astrid. Deux autres suivront, dont l’une sera installée sur la N5 à hauteur de l’Helios. Un an durant, elles auront pour mission de mesurer les différents polluants: particules fines PM10 et PM2,5, black carbone (polluant traceur de trafic), oxyde d’azote et monoxyde de carbone, explique Sébastien Fays, responsable UT Réseau mobile de la Cellule Qualité de l’air à l’ISSeP. Les mesures seront prises toutes les 10 secondes. Un appareil récoltera ensuite toutes les données pour les envoyer à un serveur central. Complémentairement, une vingtaine de capteurs placés dans l’entourage de chaque station permettra de visualiser la pollution.
Aussi sur le tracé du BHNS
L'échevin Desgain voit dans les données collectées un outil s'inscrivant dans le Plan communal de mobilité qui prévoit de favoriser les modes de déplacement alternatif à la voiture (transports en commun, vélo, marche). «Cela peut aussi nous aider à prendre des mesures ponctuelles, prévues par le gouvernement wallon, en cas de seuils de pollution trop élevés, comme la gratuité du métro ou la limitation du trafic des poids lourds.» Les stations mobiles serviront également à localiser le meilleur endroit pour le placement d'une station permanente, conforme aux exigences européennes.
On notera encore que des stations supplémentaires seront placées sur le futur tracé des bus à haut niveau de service (BHNS), avant leur mise en service et après, afin de mesurer, sur ce plan, l’utilité de ce projet contesté par certains.