Thomas Cacciapaglia (alias ThomC): «Ça ancre ce que je fais depuis des années»
Samedi, le Namuro-Fleurusien Thomas Cacciapaglia (alias ThomC) a vu son activité de chanteur de rue prendre une nouvelle dimensions, dans la rue de l'Ange. Un amoureux a fait le grand saut, une demande en mariage, sur ses accords de Shallow, chanson d'A star is born. Interview.
Publié le 07-05-2019 à 06h00
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Thomas, quel moment!
Il me marquera pour toujours. Cet espace que je chéris n’aura plus la même dimension. J’avais eu une journée un peu difficile avant, j’avais très peu dormi. Plus tard, il y a eu un brûlage de culotte. Puis d’autres qui sont venus gueuler des chansons paillardes dans mon micro. Bref, le genre de journée où l’on vit 150 émotions. Mais celle qui est passée avec Sidney et Wafa, c’est la plus belle. Ça ancre ce que je fais depuis si longtemps dans les rues de Namur.
Vous aviez déjà participé à de telles demandes?
J’avais eu plusieurs propositions qui ne s’étaient jamais concrétisées. Je suis ravi que ça se soit fait avec Sidney et Wafa. Puis, la rue de l’Ange, je ne pouvais pas rêver mieux.
Vous connaissiez Sidney?
Sans le connaître. Jusqu’au jour où il m’a proposé ce moment très spécial. C’était génial. Je m’inquiétais pour lui, mais il s’en est sorti comme un chef. À chaque mariage pour lequel j’ai joué, un truc m’a pris le cœur, il faut se concentrer, maintenir le cap, malgré tout. Ici, quand Sidney a mis le genou à terre et que les gens ont crié, je ne suis plus arrivé à chanter. C’était trop fort.
Cette chanson, Shallow, BO de A star is born, qu‘en dire?
C’est marrant comme une chanson peut marquer le monde. Elle a une âme. Et, samedi, tout s’est mis comme dans le film.
Vous jouez un peu partout dans la région, mais vous revenez toujours à Namur, pourquoi?
C’est la ville dans laquelle je me sens le mieux, où j’ai le plus de liens. Parfois, sur une après-midi, je berdelle plus que ce que je ne chante. C’est chaleureux. C’est mon deuxième chez moi. J’espère qu’on n’interdira jamais d’y chanter. Mais la rue, c’est important pour moi. À l’avenir, je pense abandonner pour une durée indéterminée les dates de concerts pour me concentrer exclusivement sur mon travail en studio et mes concerts en rue. Sur scène, tout est plus contrôlé, moins spontané. Puis, je ne veux pas refaire les mêmes scènes continuellement. Étonnamment, ça ne me gêne pas de revenir toutes les semaines au même endroit dans la rue. Le ressenti, est différent. Comme les gens qui passent.
Vous aviez très peu dormi, pourquoi?
Je bosse sur mes morceaux la nuit, différents de ce que je fais avec ThomC. J’ai eu la maladresse de prendre du recul sur ce que je faisais. Depuis douze ans, sept années en tant que professionnel, j’ai vécu des superbes choses mais je ne vis toujours pas décemment de ma musique. J’ai décidé de scinder mes activités, d’avoir un volet plus commercial… même s’il y a toujours une part commerciale. Elle est moindre dans ThomC et j’ai envie de garder ce projet pour l’artistique pur. Je produis des musiques pour des séries, des médias. Je place mes productions, parfois des «edit» de 10 ou 15 secondes, sur des banques de données musicales que n’importe qui peut acheter et utiliser. Même si je cherche l’efficacité, je veux garder l’idée d’apprendre quel que soit le morceau que je compose. Ça m’est indispensable. Mais, la société change. Il faut trouver la manière de s’insérer sur scène et c’est compliqué. J’ai fait des grandes scènes, je me suis produit dans des premières parties au Palais 12 ou à l’Ancienne Belgique, mais, pour le reste, je n’ai jamais fait de grand festival, par exemple. Tout fonctionne déjà et je ne suis pas vraiment ce que ces organisateurs recherchent. Du coup, je me remets en question.