À Marcinelle, une cinquantaine de maisons infestées de cafards
À Marcinelle, une cinquantaine de maisonssont infestées de cafards. L’éradication des insectes semble heureusement enfin proche.
Publié le 30-11-2018 à 08h54
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Quelques cafards, puis des centaines, des milliers… On n’était pas loin du film d’épouvante, cet été, dans ce quartier de Marcinelle, principalement à la rue du Basson, foyer de l’invasion de ces peu ragoûtants insectes. Thriller qui, d’ailleurs, n’a pas encore connu son épilogue…
À l’origine de cette prolifération apparue en mars dernier, une maison, occupée par une locataire, avec ses enfants. Manifestement en proie à des troubles mentaux, l’occupante avait laissé s’accumuler chez elle des montagnes d’objets et surtout de déchets. Syllogomanie, précisent les psychiatres.
Les insectes n'en demandaient pas tant. «Chez moi, il y en avait surtout dans la cuisine; ils étaient aussi disséminés partout dans la maison. Chez mon autre voisine, c'était dans la cuisine, et la salle de bains à l'étage», témoigne Patricia Mignone.
Les riverains ont d'abord tenté de piéger les insectes avec un dispositif imprégné de colle. «Il y en avait des centaines. Ça n'a servi à rien, sinon se rendre compte de l'ampleur du problème…» Car d'autres voisins ont aussi été confrontés à ces envahisseurs ailés: «Des dizaines de maisons ont été touchées: à la rue du Basson, ainsi que dans les rues des Prairies, Paul Lambert et César De Paepe.»
Une ordonnance radicale
Conformément au règlement de police, rappelé dans un premier temps par la Ville, explique Patricia Mignone, les riverains ont agi personnellement en recourant à des entreprises de désinfection. Pas de quoi, hélas, régulariser la situation. Si bien que la Ville a fini par prendre le problème à bras-le-corps vu la gravité de l'invasion. «Une ordonnance a été prise pour faire vider la maison qui était le foyer d'infestation, puis l'assainir, explique Christophe Ernotte, directeur général «ff» de la Ville de Charleroi. Mais vu l'ampleur prise par le problème, entre mars et octobre, une deuxième intervention s'imposait.»
Car cette fois, la salubrité publique était bel et bien menacée. Non sans avoir fait le tour de la question, notamment avec l'aide du vétérinaire communal, le bourgmestre Paul Magnette a pris une ordonnance par laquelle il justifie et précise l'intervention d'une société spécialisée désignée par marché public. «En tout, 51 maisons ont été identifiées pour subir un traitement de façon à éradiquer les blattes», indique le DG.
La notification de l'ordonnance sera faite ce vendredi. La société pourra entrer en action dès la semaine prochaine, deux interventions étant prévues en moyenne. À noter qu'il ne sera pas question de s'y opposer: «L'ordonnance prévoit l'usage de la force, avec recours éventuel à des policiers, si des habitants refusent de s'y soumettre», signale Christophe Ernotte.
Hier soir, une réunion a été organisée par la Ville pour expliquer cette démarche. Qui, en principe, mettra un terme à cette situation qualifiée de «hors normes» par le DG.