Des nombreux amis présents pour l'adieu à Paul Trigalet
Samedi, la famille et de très nombreux amis ont rendu un hommage vibrant au prêtre-ouvrier Paul Trigalet, véritable exemple de solidarité.
Publié le 03-06-2018 à 00h00
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Le 25 mai dernier, l’émotion atteint la population de Charleroi quand elle apprend le décès de l’abbé Paul Trigalet, prêtre-ouvrier émérite.
L’abbé Paul Trigalet, né à Anderlues le 1er juin 1934 dans une famille de 5 enfants, est, très tôt, révolté par les inégalités et les injustices sociales qu’il découvre autour de lui. Cet état d’esprit du jeune homme s’accentue encore au cours de ses études secondaires à Bonne-Espérance et, ensuite, au séminaire de Tournai.
Un total engagement social
Ordonné prêtre en 1973, Paul, vicaire à Jumet, se lance dans un combat qui s’inscrit dans la défense des droits de l’Homme avec, comme objectif, aider les personnes précarisées.
De plus, il décide de travailler en sidérurgie, puis chez Dassault et Sabca à Gosselies. Il devient syndicaliste convaincu et il prend, la défense des habitants des maisons sociales… «Paul est devenu un vrai animal social…», confie un de ses proches collaborateurs de Solidarités Nouvelles. Toute sa vie, le prêtre, l'ouvrier fait preuve d'une humanité et d'une solidarité exemplaires envers les nécessiteux.
En 1973, il crée la Fédération nationale des habitants des cités qui, en 1993, devient le mouvement Solidarités Nouvelles. Avec son équipe de 11 personnes, Solidarités nouvelles agit et milite pour que les pauvres soient considérés avec respect et dignité et puissent trouver un logement décent. Une adresse fixe des habitudes de travail qui leur permettent de redevenir quelqu'un. Paul et ses ouvriers rénoveront plusieurs bâtiments avant d'y reloger des pauvres, des SDF,… L'abbé Trigalet développe aussi des projets participatifs qui incitent les pauvres à se sortir de leur ornière sociale. L'équipe assure des permanences d'accueil et gère des logements destinés à accueillir les fragilisés, SDF, gens de la rue.
Constamment en lutte contre l’injustice sociale
Les anciens se souviennent encore du jeune prêtre-ouvrier qui visitait les anciens corons où vivaient encore d’anciens mineurs, malades. De même qu’il défendait les droits des locataires des cités ouvrières. Son regard perçant, allié au timbre posé de sa voix soulignait sa force de conviction exceptionnelle, Paul Trigalet a négocié avec les riches, propriétaires et les patrons pour qu’ils développent leur sens de l’humanité, le caractère humain de leurs fonctions.
Comme le précisent les membres de Solidarités Nouvelles: «Nous avons appris avec Paul à nous débrouiller face aux injustices sociales. L'abbé a tracé un fameux sillon dans ce domaine social et ce sillon doit continuer!»
Souvenirs et anecdotes
Samedi, pour la cérémonie d'adieu à Paul, la chapelle de Heigne était comble. Cinq prêtres, sa famille et de nombreux amis ont fait revivre des pans de la vie du prêtre-ouvrier, des témoignages de vie émouvants. Paul est aussi l'aumônier des anciens mineurs de Heigne. Ils lui ont chanté Les Corons. D'autres chants ont aussi enrichi cette cérémonie de l'au revoir.