Retour aux sources pour Stéphane Bissot
L’équipe du film «Un profil pour deux» a fait escale jeudi à Charleroi. Stéphane Bissot, qui incarne la fille de Pierre Richard, y a retrouvé ses racines.
Publié le 22-04-2017 à 09h05
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Stéphane Bissot, cette étape à Charleroi est un peu un retour aux sources?
Mon oncle et ma tante qui habitent Courcelles sont venus voir le film. Je ne suis pas née à Charleroi, mais mon père Claude a vécu ici pendant plusieurs années lorsqu’il jouait au Sporting.
Vous en parlez à travers un spectacle?
Oui, j'évoque largement mon père et ma mère à travers le spectacle Après nous les mouches qu'on vient de terminer il y a trois semaines. On a d'ailleurs fait étape au théâtre de l'Ancre. Le spectacle est une interrogation sur comment se construire à travers la perte, le deuil et le pari d'en rire. Je cherchais à questionner ce qui nous réunit, à savoir à la fois la modestie d'être humain et en même temps cette chose tellement magique d'avoir une vie.
Ça rejoint un peu la thématique du film que vous présentez aujourd’hui.
Clairement! Il s’agit de liens transgénérationnels, on parle du partage.
Avez-vous un souvenir lié à Charleroi, en raison du passage sportif de votre père aujourd’hui décédé?
Dans le spectacle, je parle du match de 1969 qui a consacré les Zèbres dans le Mambour. À Charleroi, mes parents ont vécu dans un appartement à quatre où ils faisaient des parties de poker jusqu'au bout de la nuit. Quand je suis venue jouer Le Collier d'Hélène bien plus tard, je me baladais dans les commerces du centre et les gens se souvenaient encore de papa. Je sens qu'il y a beaucoup d'affection et de mémoire à Charleroi. Ce sont des qualités humaines que l'on perd un peu dans des villes plus grandes.
Qu’est-ce que ça vous fait de jouer le rôle de la fille de Pierre Richard?
C’est énorme! D’autant que je ne lui connais pas d’autre fille adulte au cinéma.
Comment se comportait-il avec vous?
Il ne m’a pas prise sous son aile comme un père. On était acteurs et donc on jouait ce qu’on avait à jouer. Dans le film, je l’ennuie mais en vrai, c’était différent. Je l’ai beaucoup fait rire. Il m’a envoyé un SMS pour me le dire et ça m’a impressionnée quand il me l’a avoué.
Vous êtes bonne cliente de son cinéma?
Pour moi, c’est un maître de la comédie. Je pense que la comédie est la politesse de l’âme, c’est quelque chose de très noble.
Quelle image gardez-vous de lui?
Dans sa tête, il a vingt ans. Il a une intelligence et une culture folles. Il déborde d’énergie, son modèle c’est Danny Kaye. Tous les deux, on est des hypersensibles et je pense qu’il l’a compris aussi.