Police locale : l’effectif au plus bas
À Charleroi, l’effectif de la zone de police connaît son niveau le plus bas et accuse un déficit de plus de 300 policiers. Écolo tire la sonnette d’alarme.
Publié le 12-12-2015 à 05h00
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À Charleroi, le chef de groupe Écolo du conseil communal est inquiet. À la veille du vote du budget de la Ville qui sera soumis lundi à l’approbation des élus locaux, Luc Parmentier constate que la dotation communale à la zone de police est en diminution. Et pour cause, l’effectif de la zone est tombé à son niveau le plus bas jamais atteint, soit 894 hommes, comme le confirme le porte-parole de la police, David Quinaux. Et comme le personnel constitue le premier poste de dépense, cela réduit d’autant le coût de fonctionnement.
Pour Parmentier, «ce n'est pas vraiment une bonne nouvelle ». Charleroi, qui dispose de normes de calcul KUL historiquement défavorables par rapport à des villes comme Liège ou Gand, devrait compter 1 262 policiers, un nombre ramené à 931 unités opérationnelles dans le plan de gestion. «Compte tenu de l'ampleur des restrictions médicales qui touchent le personnel (interdiction du port de l'uniforme, de la participation à des missions, du contact avec le citoyen, etc.), la police s'en trouve encore plus déforcée, analyse-t-il. Un comble quand on sait que la sécurité représentait l'une des grandes priorités politiques de la majorité PS-MR-cdH. Pour combler ce déficit, il est indispensable de renforcer l'attractivité de la zone », selon Parmentier.
Déficit d’image corrigé
Pour cela, le conseiller ne distingue que deux leviers d'action. Primo, améliorer les conditions de travail en agissant sur la qualité des locaux et de l'équipement. Cela a déjà été fait. Secundo, offrir une rémunération supérieure à celle des autres zones de police, ce qui passe par la prestation d'heures sup. À Charleroi, leur niveau a dégringolé, on n'en paie quasi plus. «Il y en a eu 2 400 sur une année, soit 2 à 3 heures mensuelles par policier. Autant dire rien. »
Déficit d'attractivité? Le porte-parole de la police s'inscrit en faux. Pour David Quinaux, «la zone a corrigé son déficit d'image. Un important travail de communication a été mené dans les médias, sur les réseaux sociaux et il porte ses fruits. Avant, nous n'avions pratiquement aucun candidat pour nos appels au recrutement. Désormais, chaque offre donne lieu à une soixantaine de demandes. Pour ce qui est des heures supplémentaires, la réduction touche des policiers déjà en place, elle ne freine pas les nouveaux. »
David Quinaux assure que la présence de militaires en ville s'inscrit dans le cadre de la politique de prévention des risques terroristes. «Cela ne compense en rien un sous-effectif de la police. »
Le budget 2016 de la zone sera voté lundi. Ambiance en perspective.