Quatre jours de prisons pour Véronique Salvi
La santé et les politiques de prévention sanitaire en prison. La députée Salvi (cdH) est chargée d’établir un rapport. Elle a visité Jamioulx et Andenne.
Publié le 10-07-2015 à 06h00
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Quatre jours dans les prisons. Pour la députée Véronique Salvi (cdH), cela n’a rien d’une peine. Vice-président du gouvernement wallon, Maxime Prévot l’a chargée de rédiger l’un des quatre rapports parlementaires attendus pour le printemps 2016. Le sien vise à approfondir la réflexion sur l’état de santé des détenus et les politiques de prévention en milieu carcéral. Objectif: alimenter un débat qui aura lieu en commission et en séance plénière du Parlement.
Quatre prisons visitées
Dans ce cadre, la députée a programmé des visites dans quatre établissements pénitentiaires de Wallonie: à Andenne et Jamioulx où elle vient de se rendre, et prochainement à Marche et Lantin. Ces immersions doivent l’aider à se faire l’idée la plus juste des situations vécues par les détenus, hommes ou femmes, qu’ils soient prévenus, condamnés ou encore intégrés dans une aile psychiatrique comme à Jamioulx où ce quartier ouvert ne compte que 14 lits.
«Les problèmes actuels sont liés à l’absence d’une politique globale, d’une offre structurée et intégrée permettant de coordonner les ressources entre établissements. L’offre d’aide et de services est très différente d’une prison à une autre. Chacune a ses propres réalités, son mode de fonctionnement. C’est aussi lié à l’âge du bâtiment: certaines infrastructures datent des années 70, d’autres sont récentes…»
Un maximum de témoins entendus
Associations actives en prison, médecins, infirmières, assistants sociaux, directeurs, membres du personnel: Salvi veut se mettre à l’écoute d’un maximum de témoins pour se faire l’opinion la plus exacte des réalités carcérales. Problèmes d’assuétude, maladies virales graves, violences physiques ou psychologiques, isolement, manque d’activité sont autant de facteurs qui agissent sur la santé. La surmédication est généralement présente. À Jamioulx par exemple, 200 des 329 détenus, soit 60%, sont sous médicaments (antidépresseurs, somnifères, calmants).
Selon la députée, «les initiatives proposées sont parcellaires, ponctuelles et trop dépendantes de la volonté locale. L'environnement carcéral est en outre peu favorable à la qualité de vie et à la santé (physique, mentale et sociale), que ce soit pour la personne incarcérée ou pour le personnel pénitentiaire… L'incarcération expose ces populations à des problématiques sanitaires graves, et les associations déplorent que les pouvoirs subsidiants, les soins curatifs (SPF Justice) et la promotion et prévention de la santé (Fédération, Région wallonne) se soient par le passé " déresponsabilisés " de leurs missions…»
Au début 2016, Salvi présentera son rapport contenant des recommandations.